Le Journal de Quebec - Weekend
LES TRAVELING WILBURYS DU QUÉBEC
La comparaison s’est étiolée au fil des années, mais s’applique tout de même à ce collectif réunissant des artistes comme Mara Tremblay, Michel Rivard et Luc De Larochellière: le Québec a maintenant sa variante des Traveling Wilburys, cette fameuse «équipe étoile» qui rassemblait les Dylan, Orbison, Harrison, Petty et Lynne.
Au-delà de la légende (de grosses pointures remisant leurs egos, un album composé et enregistré en sept jours dans un studio de campagne, des chansons et duos inspirés de bouts de papier pigés dans un chapeau, etc.),
Sept jours en mai propose une oeuvre foisonnante, explorant un monde des possibles qui allumera les mélomanes. Vous vous demandiez, par exemple, comment sonnerait une toune country opposant Mara Tremblay à Gilles Bélanger (12 hommes rapaillés parmi tant d’autres projets)? Vos voeux sont exaucés sur Cartes postales, un «beau grand slow»!
OEuvre où le folk est roi, la joyeuse bande se permet quelques errances surprenantes, dont Vouloir te voir, un tube lounge tamisé,
Juste le ciel, un brûlot rock auquel Éric Goulet (Les Chiens, Monsieur Mono) participe, ou Un monde sans
abeilles, une pièce singulièrement engagée, fruit d’une collaboration entre les Mountain Daisies et De Larochellière.
Aussi à souligner: la réalisation chaleureuse d’Éric Goulet qui fait fi des artifices et béquilles habituels afin de laisser ce travail d’équipe inespéré respirer. On s’y croirait presque!
Bref, un très beau risque accompagné d’un album au plaisir contagieux.