Le Journal de Quebec - Weekend

QUELQUES EXTRAITS DE SES HUMEURS

En quoi consiste le nouveau livre de Lise Dion, Humeurs d’une femme mûre et divertissa­nte? Le Journal vous en présente quelques extraits.

- Raphaël Gendron-Martin Le Journal de Montréal raphael.gendron-martin@quebecorme­dia.com

LES RÉSOLUTION­S II RE-ARKEUUUU!

Ma chum Jacinthe, qui prend les résolution­s beaucoup trop au sérieux, m’a appelée le matin du 3 janvier, à 6 h 30, pour aller courir.

J’ai ri une vingtaine de minutes… pis j’ai raccroché! Je l’ai rappelée pour lui dire que si c’était pour aller courir dans un centre commercial, là, par exemple, j’étais prête! Finalement, j’ai mis mon pantalon de nylon qui fait «squoui squoui» entre mes cuisses et nous sommes allées courir. Nous avons juste fait le tour du pâté de maisons pour commencer. J’pensais avoir atteint un bon rythme, jusqu’à ce que ma voisine me dépasse en béquilles. Jacinthe m’a crié avec une voix de robinet qui manque de pression: «Fait du bien!». Je lui ai crié à mon tour avec la même voix: «Oui! Mon entrecuiss­e saigne, mes hanches ont l’air de vouloir décrocher, mais oui… ça fait du bien!». Je nous ai appelé un TAXI!

MÉTÉO SUJET DE CONVERSATI­ON TRÈS POPULAIRE QUAND TU NE SAIS PAS QUOI DIRE

Moi: Hé! Salut,toi! Fait pas chaud aujourd’hui, le printemps tarde à se montrer!

L’autre: Ben oui! On a une marmotte pas loin de chez nous, ça fait quatre fois qu’elle sort de son trou trop tôt. C’est vrai qu’elle est ben vieille, peut-être qu’elle se rappelle pu pourquoi elle sort!

Moi: Nous autres, on a une ourse sur notre terrain, elle est sortie deux minutes avec son bébé pis elle est rentrée!

L’autre: Mon ami, y a un orignal pas loin de chez lui, pis sa femelle, elle s’est même pas roulée dans son pipi encore!

Moi: Ah ouin! Ben moi, mon oncle, il a un coq, pis y chante enroué!

L’autre: Hein!? Ben nous autres, notre voisine n’est pas encore sortie en jaquette pour prendre son café sur la galerie!

Moi: Bye! À la prochaine!

SI JE GAGNAIS À LA LOTERIE OU COMMENT ME FAIRE DES ENNEMIS

La première chose qui me vient en tête quand je vois que le gros lot est rendu à 60 millions, c’est que si je le gagne, je vais le distribuer!

Bon, on sépare ça comment? Je prends mon carnet d’adresses pour trouver tous les gens que je veux aider. Admettons que je décide de séparer ça par petits lots, disons 500 000 dollars, je peux aider 120 personnes. Mais tout de suite dans ma tête j’entends: «Elle a gagné 60 millions pis elle me donne juste ça?» Excuse-moi, est-ce que je peux en garder, de l’argent?

Bon, admettons que je garde 10 millions pour les enfants et moi, question qu’on vieillisse avec de bons dentiers pour ne pas manger mou. Il reste donc 50 millions. Supposons qu’il y a des familles qui auraient besoin de plus, genre 2 millions. Ben, y vont-tu appeler les autres familles que je connais à qui je vais en donner moins pis chialer dans mon dos?

Ce que je peux faire: je pars en voyage un an, j’écoute mes messages en revenant et je donne de l’argent à tous ceux qui ne m’en ont PAS demandé!

Mieux que ça: j’achète pas de billets de loterie!

Trop de trouble!

LA CHARRUE VÉHICULE LOURD «INUTILITAI­RE» QUI, EN QUELQUES SECONDES, REMET DEVANT TON ENTRÉE LA NEIGE QUE TU AS PELLETÉE TOUTE LA SOIRÉE

La grosse charrue… Je ne parle pas ici de la fille qui a couché avec le mari de ma meilleure amie, je parle du monstre qui déneige l’autoroute Montréal-Québec et qui prend une voie et demie de large. Cette charrue-là, elle fait bien son travail. Mais quand la même grosse affaire passe sur ma petite rue de quartier, c’est pas aussi efficace! Quand tu dis que tu pourrais facilement vivre dans le banc de neige qu’elle a laissé derrière ma voiture… y a des limites à ma patience!

Une nuit, j’ai réglé mon cadran à 4 heures et j’ai surveillé l’engin. Au moment où la grosse bibitte est arrivée devant chez nous, je suis sortie avec ma jaquette en flanellett­e assumée, mes bas gris de constructi­on, mes bottes en faux loup-marin pis mon manteau court pour amincir ma taille et j’ai crié: «Excusez-moi! Ma voiture n’est pas un modèle qui gravit les montagnes, pourriez-vous, s’il vous plaît…» FLOUFFFFF!

LA TÉLÉPORTAT­ION QU’EST-CE QUI ARRIVE AVEC ÇA ?

Il me semble que, depuis Star Trek, on n’entend plus parler de téléportation. Il faudrait absolument qu’on encourage la recherche à ce sujet, on économisera­it tellement de temps et d’argent! Vous voulez des exemples? Ça va me faire plaisir!

Le matin, plus besoin de ma voiture pour aller travailler, j’entre dans le grand tube de plexiglas qui est installé dans mon garde-robe d’entrée et hop! J’arrive au travail avec un café latte dans les mains!

À midi, j’entre dans le tube de mon bureau, juste à côté de l’imprimante, j’apporte mon lunch et je vais manger sur la plage de mon choix. Une heure plus tard, je reviens un peu plus bronzée et heureuse!

Pendant la pause de l’après-midi, un petit cappuccino en Italie!

Le soir, avec quelques amis, toujours en passant par le tube, on va prendre l’apéro sur une terrasse à Paris! C’est pas beau, ça? Je pourrais m’impliquer dans la recherche, en faisant fabriquer le tube par mon beau-frère, parce qu’il travaille maintenant pour une compagnie de plexi, mais pour ce qui est de la poussée que ça prend pour nous faire décoller, on pourrait peut-être commencer des tests avec un fabricant de balayeuses centrales!

Il faut absolument continuer les recherches là-dessus: pensez-y, vous pourriez lire ce livre-là dans un hamac à Bora Bora!

L’avenir est dans la téléportation!

VIEILLIR I CRUEL

Plus je vieillis, plus j’ai peur de toutes sortes d’affaires. J’ai peur: –d’avoir l’air d’un clown quand je me maquille;

–que la fin du monde arrive avant que je meure;

–de ne plus me souvenir à quoi sert un vibrateur et de l’utiliser pour essayer d’ouvrir une bouteille de vin devant mes invités; –de prendre ma voiture pour aller aux États-Unis, parce que je ne suis pas capable de conduire en anglais;

–de devoir prendre des Tylenol avant de faire l’amour;

–d’avoir l’air ridicule dans un déshabillé sexy (y a des bonnes chances!);

–de porter des chaussures orthopédiq­ues;

–que mes seins se ramassent dans le fond de ma brassière et que je sois obligée de mettre des kleenex pour les remonter et leur donner du volume! À suivre…

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LISE DION

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