Le Journal de Quebec - Weekend
ADOLESCENTS ET MIGRANTS EN AMÉRIQUE
Cinq ans après avoir dévoilé son tout premier long métrage, La Playa DC, au Festival de Cannes, le cinéaste montréalais d’origine colombienne Juan Andrès Arango se penche sur le sort de trois adolescents migrants dans trois pays d’Amérique dans X Quinient
Le désir que les spectateurs entrent dans la peau des personnages: voilà ce qui a guidé Arango durant tout le long processus de création de X Quinientos. «C’est une expérience immersive. Sentir de plus près ce que c’est de se tailler une place dans un nouvel endroit, ça peut nous faire mieux comprendre l’immigration et être plus flexible quand vient le temps de donner la chance aux immigrants de se trouver une place», analyse le cinéaste dont le style de cinéma frôle le documentaire.
Dans X Quinientos, on suit donc le parcours de trois déracinés à Montréal, Mexico et Buenaventura, en Colombie. Chacun tente à sa manière de s’adapter à un nouvel environnement, quitte à frayer avec les voyous de la place.
LAISSER SA MARQUE
Pour tourner son film, Juan Andrès Arango a choisi de n’embaucher que des comédiens non professionnels, dénichés dans chacune des trois villes qui ont servi de décor. «J’ai vraiment cherché des jeunes qui avaient une énergie naturelle similaire et une histoire personnelle proche de celles que j’imaginais pour leur personnage afin qu’ils puissent réagir de façon spontanée.» Ce faisant, Juan Andrès Arango a fait oeuvre utile puisqu’au moins un de ses acteurs, le Colombien Jonathan Diaz Angulo, a décidé de poursuivre des études en art dramatique. Une décision qui fait la fierté d’Arango. «Certains prennent des chemins différents. Dans La Playa DC, un acteur faisait de la coiffure. Il n’a pas continué à jouer après le film, mais a plutôt ouvert un salon de coiffure. Il ne savait pas coiffer avant le film, il l’a appris en se préparant au tournage. C’est une façon de laisser une marque dans la vie de quelqu’un.» X Quinientos prend l’affiche le 14 avril.