Le Journal de Quebec - Weekend
MARTIN GOYETTE
DU SOUL, DU FUNK ET DU BLUES POUR
Un an et demi après son passage à La Voix, Martin Goyette, qui avait chanté du Eric Clapton, Amy Winehouse et Richard Desjardins, lance un premier album de chansons originales. Un disque de soul, de funk et de blues à son image.
Enregistré en décembre dernier au studio Tone Bender à Montréal, Big
Beets est constitué de neuf chansons originales en anglais et d’une reprise de
Mirza de Nino Ferrer. Un disque, précise le chanteur-harmoniciste, qui le représente musicalement.
«Ce n’est pas évident. Les gens te voient faire une chanson et ils te catégorisent quelque part. La Voix m’a permis de montrer que j’existais, mais
Big Beets, c’est ma musique à moi», a-t-il expliqué au cours d’un entretien, faisant référence à son passage à l’émission, à l’hiver 2016, où il a été éliminé lors des quarts de finale.
Les chansons que l’on retrouve sur cet album étaient soul-jazz à l’origine. Martin Goyette et ses musiciens les ont travaillées au cours des dernières années et transformées avec des sonorités blues.
UN ALBUM À SON IMAGE
«L’idée était de simplifier les arrangements. Je ne voulais pas que ça soit compliqué. L’arrivée, l’an dernier, du guitariste Jim Bland, a permis d’amener le petit côté blues que je recherchais», a-t-il fait remarquer.
Martin Goyette avait un seul objectif pour Big Beets: que l’album soit à la hauteur de ses attentes.
«C’est tout ce qui comptait et je crois que nous avons réussi. On ne voulait pas quitter le studio en ayant des insatisfactions. Un album c’est, pour un artiste, l’aboutissement de quelque chose. Je proviens du vieux blues, j’ai de grosses influences soul et je pense qu’on a réussi à mettre tout ça ensemble afin de lui donner l’identité recherchée, avec des sonorités blues-soul modernes», a-t-il ajouté.
LE BOULOT
Acheteur dans une entreprise spécialisée en maçonnerie, Martin Goyette avait évoqué la possibilité, l’été dernier, de se lancer à temps plein dans une carrière musicale, si son premier album de chansons originales connaissait du succès. Il avoue avoir changé d’idée. «Je ne fermerai jamais cette porte, mais je me suis fait à l’idée que je continuerai à travailler. J’ai la chance d’avoir des employeurs compréhensifs et qui sont contents de voir que j’ai une passion à l’extérieur du travail. Le lundi matin, lorsque je retourne au boulot, je suis content. J’ai eu deux bons shows durant la fin de semaine et ça paraît dans mon travail», a-t-il mentionné. L’homme, père de deux filles de 9 et 11 ans, apprécie cette sécurité associée à son emploi. Seule une forte demande, générée par un immense succès, pourrait modifier l’ordre des choses.
«Je n’ai pas envie de faire manger du Kraft Diner à mes enfants pendant deux semaines parce que je n’ai pas de
shows prévus. Je veux m’endormir, le soir, sans stress. Je fais de la musique par pure passion et j’ai envie que ça demeure comme ça», a-t-il indiqué.
Martin Goyette aura un été bien occupé avec des spectacles Hommage à Bob
Walsh avec sa formation, et des prestations en trio, avec un pianiste et un contrebassiste, à l’occasion de la tournée du ROSEQ avec des arrêts à Sept-Îles, Natashquan, Port-Cartier et Lotbinière.
«J’ai bien hâte d’aller sur la Côte-Nord. C’est un coin de pays que je n’ai jamais visité», a-t-il fait savoir.