Le Journal de Quebec - Weekend
«JE ME PENSAIS INFAILLIBLE»
Grande vedette de la télé dans les années 1970, Jacques Salvail a subi un accident vasculaire cérébral il y a sept ans. Après avoir récemment perdu de bons collègues de travail en Gilles Latulippe et Pierre Lalonde, l’artiste de 71 ans voit la vie bien di
« Quoi, vous êtes Jacques Salvail ? Je tripais tellement sur vous quand j’étais jeune ! Vous étiez si beau... Vous l’êtes encore ! »
Au café Martine à la gare, à l’entrée du Vieux-Montréal, où l’on rencontrait Jacques Salvail, la sympathique propriétaire Martine n’en revenait pas de rencontrer son idole de jeunesse. « Regarde, Charlotte ! dit-elle à sa fille adolescente. Lui, il animait l’émission Jeunesse dans les années 1970. C’était une grande vedette. C’est comme si Charles Lafortune venait au café ! »
À 71 ans, Jacques Salvail possède encore son charme des belles années, même si ses récents ennuis de santé commencent à se faire sentir. « Je vis maintenant au jour le jour, dit-il. Je joue au golf, j’écoute la télévision. Je donne une quinzaine de spectacles par année. »
Il y a un an et demi, le chanteur et sa femme ont décidé de déménager à Trois-Rivières pour se rapprocher de leurs petits-enfants. « J’ai un fils qui a trois enfants de 18, 12 et 9 ans. On a bien fait de déménager parce qu’on rend de grands services ! (rires) »
Depuis son ACV, Jacques Salvail indique voir la vie différemment. « Je profite plus de mes journées avec ma femme et mes enfants. » Quand il a eu son accident, le chanteur a conduit lui-même pour aller à l’urgence. « Je me pensais infaillible », dit-il.
Aujourd’hui, la santé est revenue et le chanteur donne encore une quinzaine de spectacles par année. Le 13 décembre prochain, au Grand Théâtre de Québec, il participera notamment au Noël
des idoles, avec Patrick Zabé, Michèle Richard, Claude Valade, Gilles Girard et Tony Massarelli.
Comment se porte la voix, à 71 ans ? « Je chante mes tounes avec la même tonalité qu’à l’époque, répond-il. Je dirais même que je chante mieux avec l’expérience et les années. »
Très actif dans les années 1970 et 1980, Jacques Salvail a vécu un creux de vague au milieu des années 1990. « Il y a eu un moment où j’étais écoeuré et épuisé du show-business, dit-il. Pendant un an, je me suis retiré. J’attendais les téléphones, qui ne venaient pas. À un moment donné, tu ne peux pas aller plus haut que ce que tu as déjà été. »
A-t-il été victime d’âgisme dans le milieu ? « Ce n’est pas quelque chose de nouveau, mentionne-t-il. Déjà, quand je faisais Jeunesse, il y avait plein de vieux artistes qui m’appelaient pour faire l’émission. On en passait très peu. Aujourd’hui, on ne calcule plus les jeunes et les vieux. On leur donne plutôt des lettres : A,B, C, D ! »