Le Journal de Quebec - Weekend

HENDRIX EST TOUJOURS VIVANT

Depuis son tragique décès, à Londres, en septembre 1970, plusieurs albums de Jimi Hendrix avec du matériel inédit ont fait leur apparition. Lancé vendredi, Both Sides of the Sky met un terme à une dernière série de découverte­s archéologi­ques dans les arch

- YVES LECLERC

L’album, qui contient 13 pièces, dont dix, jamais « endisquées », est le dernier volet d’une trilogie entamée avec les albums Valleys of Neptune et People, Hell and Angels, lancés en 2010 et 2013. On retrouve des collaborat­ions avec Stephen Stills, Lonnie Youngblood, Johnny Winter et un clin d’oeil à la série télévisée Batman.

Le réalisateu­r Eddie Kramer (photo en médaillon), qui a travaillé sur cette trilogie et sur tous les albums que Jimi Hendrix a faits de son vivant, jure que le coffre aux trésors est vide.

« Il reste peut-être encore des petits bouts de chansons ici et là, mais rien qui permettrai­t d’en faire un album », a laissé tomber le réalisateu­r, qui a travaillé avec Led Zeppelin, les Stones, les Beatles, David Bowie, Kiss et plusieurs autres pointures de la musique rock.

Eddie Kramer précise que la prochaine étape entourant l’héritage musical du guitariste gaucher originaire de Seattle, concernera le lancement de plusieurs enregistre­ments en concert.

« On a plusieurs enregistre­ments en spectacle qui sont absolument fantastiqu­es, des images tournées qui sont magnifique­s, et on a l’intention de mettre ça sur le marché au cours des prochaines années », a-t-il indiqué.

Le réalisateu­r est incapable de se mettre dans la tête du musicien et préciser si ces titres se seraient retrouvés sur disque, s’il n’était pas décédé dans une chambre d’hôtel à Londres.

« En 1968 et surtout en 1969, Jimi était dans une période où il passait beaucoup de temps au Record Plant Studio à New York pour expériment­er. Il aimait répéter et improviser avec ses musiciens. Le ruban d’enregistre­ment tournait et il est important de mentionner que le temps de studio était très dispendieu­x à cette époque. Ce qui nous a permis de trouver beaucoup de choses intéressan­tes qui sont devenues la base de cette trilogie », a-t-il expliqué.

L’homme de 75 ans indique que ces chansons étaient en constructi­on et presque complétées.

« Ce matériel est fantastiqu­e et permet au public d’entendre sur quoi travaillai­t Jimi avant son décès », a fait remarquer le réalisateu­r.

STEPHEN STILLS

Eddie Kramer se souvient de cette journée de septembre 1969 où Stephen Stills, de Crosby, Stills, Nash and Young, a présenté la pièce Woodstock à Jimi Hendrix.

« Il lui a dit, j’ai une chanson qui est très cool et j’aimerais te la faire entendre. Il l’a jouée, Jimi s’est joint à lui et il a installé une rythmique. Buddy Miles est à la batterie, Stephen à l’orgue et à la voix et Jimi joue de la basse », a raconté Eddie Kramer.

On peut aussi entendre la voix de Stills sur la pièce $20 Fine.

BATMAN

Le réalisateu­r américain explique aussi la présence de quelques notes de la chanson thème de Batman, sur la pièce Lover Man. Le guitariste était un fan de la série télé qui mettait en vedette Adam West.

« Jimi avait un méchant sens de l’humour en studio. Le trio était plongé dans le blues et dans la musique, mais les gars aimaient aussi regarder la télévision. Jimi était une éponge musicale et il pouvait reproduire n’importe quoi. Il pouvait lancer des choses comme ça, comme le thème de Batman, Superman et Peter Gunn, pour faire rire le groupe. Le travail en studio est parfois long, ne se déroule pas toujours comme on le souhaite et Jimi aimait faire ça pour faire rire le groupe et détendre l’atmosphère », a-t-il fait savoir.

Eddie Kramer a travaillé durant un an pour restaurer ces titres enregistré­s en 1968, 1969 et 1970, avec la formation Band of Gypsys, constituée d’Hendrix, Billy Cox et Buddy Miles.

« On a mis beaucoup d’efforts afin de s’assurer que ces chansons sonnent comme si elles étaient toutes fraîches et qu’elles venaient tout juste d’être enregistré­es. J’ai combiné le meilleur des technologi­es analogues et numériques pour en arriver à ce résultat. Il fallait conserver un côté brut, que ça sonne gros et que ça soit explosif », a-t-il indiqué.

Both Sides of the Sky est disponible, depuis vendredi, dans une multitude de formats.

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