Le Journal de Quebec - Weekend
LE PRINTEMPS ARRIVE AVEC LE NOUVEL ALBUM DE FANNY BLOOM
Telle une Punxsutawney Phil musicale, Fanny Bloom annonce le retour du beau temps, des terrasses et des 5 à 7 qui s’étirent avec Liqueur, un album pop tout en chaleur et subtilité.
Point de rencontre entre la pop fluo de Pan (2014) et le ton solennel de son LP homonyme (2016) d’adaptations minimalistes de son propre répertoire,
Liqueur est moins criard que le premier et plus enjoué que le second. Bref, un dosage astucieux (et un jeu de mots vraiment lourd avec le champ lexical de la boisson gazeuse).
POP TENDANCE
Aussi à souligner : Bloom et ses collaborateurs (ses ex-compatriotes de La Patère Rose Julien Harbec et Thomas Hébert) ont bien fait leurs devoirs. D’où les mélodies tendance, sans être tendancieuses, de l’oeuvre.
La langoureuse pièce-titre, avec ses références vaporwave, accompagnerait bien The Weeknd sur une liste d’écoute. Du bon boulot, quoi.
PAS SI INNOCENTE
Malgré les apparences,
Liqueur n’est pas que pop hop-la-vie et sousentendus coquins...
Au réveil, par exemple, « dénonce » la société du paraître, surtout lorsqu’il est question des femmes. « Dénonce » entre guillemets, parce qu’on est à des kilomètres de la charge de Bikini Kill, disons, mais l’intention est là et, surtout, sincère.
Plus de pièces du genre auraient d’ailleurs été intéressantes.
La seule « ombre » au tableau aura été de mentionner les Red Hot Chili Peppers sur Jaser,
jaser. Ouache ! 2 Plus sérieusement, Bloom livre ici le meilleur album de sa carrière. Bravo !