Le Journal de Quebec - Weekend

BIEN JOLI CONTE DE FÉES…

Meg Murry (Storm Reid) est une fillette comme les autres, à ceci près que son père (Chris Pine) a disparu il y a quatre ans au cours d’une expérience scientifiq­ue de voyage à travers d’autres dimensions. Pas plus elle que son petit frère Charles Wallace (

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI

Un jour, trois femmes surnaturel­les, Mme Qui (Mindy Kaling), Mme Quiproquo (Reese Witherspoo­n) et Mme Quidam (Oprah Winfrey), font leur apparition dans la vie de deux enfants. Ce qu’elles expliquent a de quoi les surprendre : leur père est en vie, mais il est prisonnier d’une autre dimension et il leur incombe – surtout à Meg – d’aller le chercher.

Leur exploratio­n les entraîne donc aux confins de l’univers, sur des planètes aux couleurs éclatantes et aux formes de vie inusitées (des fleurs parlantes et volantes, par exemple, ou le pantin incarné par Michael Peña). Mais bientôt, une menace se profile à l’horizon. C’est le mal qui retient le père de Meg loin des siens, et la fillette doit puiser dans son amour pour en triompher.

ENTRE MERVEILLEU­X ET CONCRET

On le voit, ce magique et très profond

Un raccourci dans le temps, scénarisé par Jennifer Lee et réalisé par Ava DuVernay, a tout du conte de fées et de la quête initiatiqu­e. On y retrouve des éléments des classiques de la littératur­e du genre, qu’on pense à La belle

et la bête de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, ou aux Chroniques de Narnia de C.S. Lewis, sans, malheureus­ement, l’innocence et la candeur d’oeuvres telles qu’Alice au pays des merveilles, de Lewis Carroll, ou Peter Pan de James Barrie.

Le maillage entre merveilleu­x (l’immensité du cosmos, la puissance de l’amour, les trois guides spirituels) et concret (l’absence d’un parent, l’intimidati­on vécue à l’école, le manque de confiance en soi) permettra aux jeunes de trouver des repères familiers dans cette histoire un peu touffue et peutêtre un peu longue –109 minutes – pour un public aussi jeune.

NOUVEL ÂGE

Certains adultes trouveront plusieurs aspects de cette superprodu­ction peu avenants. Les amateurs du roman de Madeleine L’Engle déploreron­t l’abandon des références chrétienne­s explicites, le fait que si l’essence du message des trois femmes (les anges du livre) demeure inchangée, sa présentati­on glisse dans le Nouvel Âge. On pourra aussi trouver que les costumes des trois guides ressemblen­t un peu trop à ceux des traditionn­elles princesses de Disney, que le jeu d’Oprah Winfrey laisse à désirer, que certains effets visuels ne sont pas concluants ou que le scénario manque parfois de concision.

Il n’en demeure pas moins que le public cible des 10 ans et plus risque, comme nous, d’y adhérer pleinement et d’en ressortir ébloui et conquis.

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