Le Journal de Quebec - Weekend

MEURTRE PAR LÉGITIME DÉFENSE

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Dans la quatrième enquête de son héros Jean-Sébastien Héroux, le romancier trifluvien Guillaume Morrissett­e s’est penché sur un cas inusité : un meurtre par légitime défense. L’affaire, qui devait en apparence se régler facilement par l’équipe de policiers, devient plus compliquée quand les résultats de l’autopsie sont dévoilés.

Son histoire, comme les précédente­s, se déroule dans les quartiers paisibles de la ville de Trois-Rivières. Hélène Proulx et Yves Quessy ont été victimes d’une violation de domicile. Pour se défendre, Quessy a frappé l’intrus avec un bibelot, le tuant sur le coup.

L’enquête démarre sur les chapeaux de roues et toute l’équipe devra travailler d’arrache-pied pour trouver le véritable coupable.

Pour la première fois, Guillaume Morrissett­e propose à ses lecteurs de suivre uniquement l’équipe des enquêteurs, pour apprendre à mieux connaître les personnage­s de l’équipe de Jean-Sébastien Héroux, et le déroulemen­t de l’enquête.

VIOLATION DE DOMICILE

Guillaume Morrissett­e a choisi de travailler le thème de la violation de domicile... parce que c’est une peur qu’il a lui-même.

« Je ne sais pas me battre. Je ne suis pas un combattant, dit-il en entrevue. J’ai l’impression que si je me faisais réveiller en plein milieu de la nuit, je n’aurais pas le réflexe de quelqu’un qui sait se battre et pourrait maîtriser l’intrus. J’aurais le réflexe de l’éliminer. Je ne lui dirais sûrement pas juste “salut, qu’est-ce que tu fais là?”, j’aurais le réflexe de lui pit

cher un meuble, un sac de golf, n’importe quoi. Pendant que je suis en boxer dans la maison, que ma femme est dans le lit et que mes enfants dorment, je ne pense pas que j’aurais le réflexe de lui faire la prise de Monsieur Spock! »

Il s’est informé sur le sujet, ce qui l’a conduit vers le thème de la légitime défense. Autre sujet épineux. « Ça m’intéressai­t de savoir quel était le pouvoir discrétion­naire d’un juge ou d’un policier pour dire que tu t’es défendu et que tu avais le droit de le faire, parce que tu avais peur. C’est quoi, la limite? »

LIGNE TRÈS FINE

On joue sur une ligne très fine. « Je trouve ça très intéressan­t. Dans un contexte où il n’y a pas de témoin, c’est ta parole contre quelqu’un qui est mort. Le coroner est obligé de faire un rapport, une autopsie, tout un processus juridique protocolai­re qui existe dans un cas de légitime défense. »

Cette situation, note-t-il, ouvre la porte à « plein d’affaires tripantes » pour un romancier. « Ce n’est pas noir ou blanc : il y a une zone grise. C’est du cas par cas. C’est un sujet qui m’a passionné. »

L’intrigue de Guillaume Morrissett­e est cette fois-ci plus linéaire qu’à son habitude.

« J’aime beaucoup écrire en entonnoir, mais en tant qu’auteur, je veux me diversifie­r et apprendre. Une énigme linéaire, ça m’intéressai­t. Je trouvais que c’était une belle façon de le faire parce que, dans un cas comme celui-ci – une violation de domicile et un cas de légitime défense –, tu vas patauger en ligne droite. »

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DEUX COUPS DE PIED DE TROP Guillaume Morrissett­e Guy Saint-Jean Éditeur 356 pages

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