Le Journal de Quebec - Weekend

REPRENDRE GOÛT À LA MUSIQUE

- BRUNO LAPOINTE Le Journal de Montréal bruno.lapointe@quebecorme­dia.com

Coeur de pirate ne le cache pas : En cas de tempête, ce jardin sera fermé a bien failli ne pas voir le jour. Mais après une période de vide marquée par les fêtes et l’alcool, elle a finalement repris l’écriture. « [Cet album-là] n’était pas censé arriver. Je l’ai surtout fait pour les gens qui m’écoutent et qui sont là depuis le début », avoue la chanteuse.

Non, Coeur de pirate n’avait pas nécessaire­ment l’intention d’enregistre­r de nouvelles pièces. Encore moins de les écrire. En fait, l’envie l’avait « quittée depuis longtemps », confie-t-elle dans les remercieme­nts de ce nouvel album. C’est une rencontre marquante avec son réalisateu­r, Tristan Salvati, qui a su raviver la flamme.

Il faut dire que la fin de sa dernière tournée lui avait laissé un goût amer. La chanteuse a vécu un « vide immense » en rentrant à la maison après la série de spectacles accompagna­nt son album

Roses. Et ce « vide », c’est avec les sorties et l’alcool qu’elle a tenté de le combler.

« En tournée, tu vis tellement d’émotions fortes et d’adrénaline puis, d’un coup, plus rien. J’étais à Montréal, je n’avais pas vu mes amis depuis trois ans et je voulais en profiter. Je vivais une séparation, c’était difficile, je suis tombée dans un truc où j’ai commencé à boire. Je n’étais pas alcoolique, mais je faisais le party. Et j’étais bien là-dedans, évoque-t-elle.

« Je me suis rendu compte à un moment donné que je n’écrivais plus de chansons, ce qui est très bizarre pour moi. J’écris tout le temps, ça fait partie de mon métier. J’ai vu qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. J’ai arrêté de boire et tout ce que j’avais réprimé durant les trois dernières années est revenu d’un coup. Je savais que je devais écrire des chansons, sinon j’allais exploser », poursuit-elle.

EN TOURNÉE

Avec une nouvelle tournée qui se trame, Coeur de pirate sait qu’elle devra être prudente afin de préserver son équilibre et son énergie. Et elle y est préparée. Tout a été pensé pour l’empêcher de sombrer à nouveau.

« Je couvre vraiment moins de territoire. Par exemple, quand je vais aller aux États-Unis, ce sera dans de grandes villes où je sais que les gens vont acheter des billets. C’est une question de me ménager un peu plus », expliquet-elle.

Un autre élément vient également pousser la chanteuse à repenser sa vie de tournée : sa fille Romy, 5 ans, commencera officielle­ment l’école primaire dans quelques mois. Elle est attendue en première année dès la rentrée.

« La vie de tournée est plus compliquée aujourd’hui. Au Québec, ça va bien, les spectacles sont la fin de semaine. Mais pour la France, je dois partir et rester un mois là-bas. J’ai de la chance, son père est merveilleu­x et très présent. Et Romy est habituée. Mais moi, ça me fait de la peine. C’est surtout ça », explique-t-elle.

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