Le Journal de Quebec - Weekend

ENTRE DREW BARRYMORE ET BÉATRICE DALLE

L’acteur, qui travaille beaucoup chez nos voisins du Sud et qu’on a récemment vu sur nos écrans dans Origami de Patrick Demers se livre à travers son amour du 7e art…

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI

François, quel est votre premier souvenir d’une salle de cinéma?

Le plus marquant de mon enfance, c’est un souvenir du cinéma Berri, qui n’existe plus aujourd’hui, sur la rue Sainte-Catherine à Montréal. Nous y allions avec mon père le mardi soir, parce c’était moins cher, et nous cachions du pop-corn que nous avions fait au micro-ondes, dans notre sac à dos. L’un des films que nous avions vus était

Sans peur avec Jeff Bridges. C’est moins le film qui m’a marqué que la salle et l’expérience.

Votre premier film marquant?

E.T. l’extraterre­stre de Steven Spielberg. Nous l’avions en VHS à la maison et nous le regardions tous les jours, mais pas en entier, nous recommenci­ons là où nous l’avions arrêté. Je me rappelle particuliè­rement du moment où Elliott lance une balle dans le hangar derrière chez lui. C’est un seul plan, large, on le voit de profil. Il lance la balle et il y a une pause. À chaque fois, encore aujourd’hui, ça me surprend que la balle lui revienne. C’est une image formidable que de lancer quelque chose dans l’inconnu et que l’inconnu nous le renvoie.

Et le plus récent?

Mon royaume en Floride de Sean Baker est le film qui m’a le plus marqué au cours des dernières années. On y suit des enfants et des adultes qui vivent dans un motel de Floride. Au départ, c’est du réalisme social, puis ça devient du réalisme magique.

Quel(e) acteur (trice) vous a particuliè­rement fasciné?

Ça change tout le temps. À l’adolescenc­e, c’était Béatrice Dalle. Elle exemplifie ce que c’est que d’être un acteur au cinéma, c’est-à-dire d’être au plus proche de soi-même pour devenir quelqu’un d’autre. C’est exactement ce qu’elle fait, elle est tellement ellemême qu’elle en devient une espèce de vérité universell­e. […] Je pense que ma vocation était d’être un spectateur ou un cinéphile, mais pas un acteur. Je suis meilleur public qu’acteur. […] C’est quand même grisant d’être acteur, j’ai vécu de grands moments en jouant, mais je pense que j’ai eu beaucoup plus souvent de grands moments de spectateur.

Votre film culte?

Le lauréat de Mike Nichols que j’ai vu et revu. La trame sonore du film, composée par Simon and Garfunkel, c’est de la bombe !

Qui a été votre premier kick au grand écran?

Je vais revenir à mon tout premier film marquant puisqu’il s’agit de Drew Barrymore dans E.T. l’extraterre­stre et elle avait mon âge à l’époque !

Dans quel film aimeriez-vous vivre?

La question est étrange, parce qu’elle sous-entend que l’univers doit être agréable ! Je ne veux pas avoir l’air pervers, mais les films de Mike Leigh ( Vera

Drake, Another Year) sont pour moi… en fait, ils sont trop déprimants pour vivre dedans. Mais lorsque le film se termine, j’aurais encore envie de passer trois heures avec les personnage­s, je serais resté avec eux, j’ai l’impression de les connaître.

Un film qui vous fait pleurer?

Plein ! Je suis bon public ! Je pleure rarement dans la vie sur mon propre sort.

I Am Love, de Luca Guadagnino, est le film qui m’a fait le plus pleurer. La scène finale, dans laquelle l’héroïne s’enfuit de sa propre vie, est la plus belle fin que j’ai vue de toute ma vie. Je l’ai vu dans l’avion et je ne sais pas si c’est l’oxygène qui manque en altitude, mais j’étais en larmes, en larmes ! Quand le film a été fini et que je me suis retourné vers ma voisine, elle était traumatisé­e !

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Béatrice Dalle
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Drew Barrymore dans E.T
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Mon royaume en Floride
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Le lauréat
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