Le Journal de Quebec - Weekend
SOUVENIRS DE SAINT-JEAN
De la bière volée de Patrice Michaud au tournoi de pêche des 2Frères, des artistes qui participeront au spectacle sur les plaines d’Abraham ont accepté de partager des souvenirs et anecdotes reliés à la fête nationale des Québécoises et Québécois.
CORNEILLE APPARTENIR À QUELQUE CHOSE
« Mon premier souvenir de la fête nationale doit remonter à 1999, peu de temps après mon arrivée au Québec. Je n’avais pas encore mon passeport canadien et donc, administrativement, je n’étais pas encore chez moi. Avec mon groupe de l’époque, O.N.E., nous avions été engagés pour chanter sur un char allégorique pendant la parade. Je ne me souviens plus de ce qu’on chantait. Je me souviens simplement d’avoir eu très chaud et d’avoir eu l’étrange impression, moi qui m’étais toujours senti de nulle part, d’appartenir, un petit peu, à quelque chose. Je me souviens de ne pas avoir été celui qui sort du lot. Je me suis fondu dans la foule. Je me souviens d’une fête où j’étais convié sans qu’on m’ait demandé mon petit billet d’invitation. Le genre d’égard dont un immigré se souvient toujours. Je souhaite le même égard aux prochains. »
ÉMILE BILODEAU SUR UN AIR DE PAGLIARO
« J’adore la fête nationale ! J’ai un souvenir très précis lié à cet événement. J’avais 11 ans, j’allais voir Michel Pagliaro pour la première fois chanter pour la Saint-Jean. Quand il a entonné
J’entends frapper, je me suis mis à danser très intensément en courant partout. J’étais recouvert de fleurs de lys, autant en tatouage temporaire partout sur le visage que sur ma casquette. Je me déplaçais d’ailleurs en trottinette qui était recouverte d’autocollants évoquant le Québec. Je suis donc fier de faire partie de cette Fête depuis si longtemps grâce à Pagliaro ! »
PATRICE MICHAUD LE LARCIN
« Au milieu des années 90, à CapChat, la fête nationale avait lieu au Centre de plein air. C’était la première fois que je m’enlignais pour un sérieux party. Je savais que le Club Optimiste, qui organisait l’événement, avait une réserve de bière cachée dans le bâtiment principal. Je le savais, car mon père était président du Club. Comme je voulais impressionner un ami plus vieux, j’ai monté une petite équipe (on était deux), un genre de Ocean’s Eleven « cheap ». On a procédé au braquage : deux « six packs » de Labatt. Après coup, on n’était pas très fiers. Le reste est flou. »
LES 2FRÈRES LA SAINT-JEAN À CHAPAIS
« D’aussi loin que je me souvienne, la Saint-Jean a toujours été un moment attendu et célébré comme il se doit chez nous ! Une occasion parfaite pour réunir familles et amis et pour rendre hommage en musique à notre culture. Ce moment arrivait pendant le légendaire Festival du doré, cet immense tournoi de pêche qui attire des milliers de touristes chaque année qui sont tous animés par le même fantasme, celui de capturer le plus gros doré du lac Opemiska. Sous le chapiteau, le 23 au soir, il y avait un groupe de musique qui chantait des classiques québécois pendant que les convives sous l’influence de l’alcool dansaient toute la nuit autour d’un feu de joie, et le tout était couronné d’un magnifique feu d’artifice. »
GUYLAINE TANGUAY SE RASSEMBLER
« Plus jeune, cette journée était pour moi le moment idéal et nécessaire pour se rassembler afin de se rappeler d’où l’on vient, de célébrer qui nous sommes devenus et, surtout, pour espérer le meilleur, ce que nous deviendrons. Aujourd’hui, cette journée en est une d’espoir et de fierté, la fierté d’être Québécoise. »
JEAN-PIERRE FERLAND LE PETIT SAINT-JEAN-BAPTISTE
« Le 24 juin, c’est mon anniversaire de naissance. Toute mon enfance, j’ai assisté aux défilés de la Saint-Jean en souhaitant qu’un jour je sois le petit Saint-Jean-Baptiste. Eh bien, croyez-le ou non, je vais réaliser mon rêve samedi le 23 juin sur les plaines d’Abraham, à Québec. »