Le Journal de Quebec - Weekend
QUAND LA FÊTE D’AMIS TOURNE AU DRAME
L’Américaine Mary Higgins Clark, la reine du suspense dont les romans sont vendus à des millions d’exemplaires partout dans le monde, a imaginé qu’une fête d’amis tournait au drame dans un quartier cossu d’une ville du New Jersey dans son nouveau roman, Dernière danse.
Alors que ses parents sont absents, Kerry Dowling, 18 ans, organise une grande fête dans la maison familiale de Saddle River.
Le lendemain, son corps est retrouvé sans vie au fond de la piscine. Qui a bien pu assassiner la jeune femme ? Qui lui en voulait ? Son petit ami, avec qui elle s’était disputée ? Un inconnu ?
L’étau se resserre autour de Jamie, un jeune voisin handicapé, en colère de ne pas avoir été invité à la fête. Sa mère n’ose pas croire qu’il ait pu commettre un geste pareil, mais ses propos créent beaucoup de confusion.
Aline, la soeur de Kerry, est décidée à découvrir la vérité. En prêtant mainforte au procureur chargé de l’enquête, elle ne réalise pas qu’elle mettra, elle aussi, sa vie en danger.
LE SYNDROME DE L’X FRAGILE
Mary Higgins Clark a fait quelque chose de vraiment spécial pour ce roman : elle s’est en partie inspirée de son petit-fils David, qui souffre du syndrome de l’X fragile, une maladie génétique qui cause un retard cognitif, pour créer le personnage de Jamie.
« Mon fils Dave travaille avec moi. C’est lui qui m’a suggéré cette idée », explique-t-elle en entrevue téléphonique de sa résidence du New Jersey.
La romancière à succès a reçu plusieurs témoignages très émouvants à la suite de la publication du livre.
« Encore aujourd’hui, j’ai reçu un courriel d’une lectrice qui m’a dit à quel point l’histoire l’avait touchée, car son fils a aussi cette maladie. Il a été arrêté et incarcéré après avoir proféré des menaces à quelqu’un, sans même savoir de quoi il parlait. Elle m’a révélé à quel point elle comprenait les émotions que vivait la mère de Jamie, dans le roman. »
UNE FÊTE
L’idée de départ du roman, ajoutet-elle, était de faire en sorte que des jeunes fassent une fête en l’absence des parents et que cette fête tourne mal. Mais au fur et à mesure qu’elle construisait son intrigue, l’idée de la mère d’un enfant ayant le syndrome de l’X fragile est survenue.
La mère de Jamie, veuve, passe vraiment un mauvais quart d’heure dans le livre et se meurt d’inquiétude.
« Elle a vraiment peur que son fils dise quelque chose tout simplement pour faire plaisir à quelqu’un et que sa déclaration le conduise droit à une arrestation pour meurtre. »
TRAVAIL POLICIER
Le suspense psychologique est intense dans son roman et le personnage du détective Mike Wilson est particulièrement intéressant.
« Je suis entré en contact avec un procureur, de manière à décrire le plus exactement possible le travail des policiers dans un cas semblable », notet-elle.
« Par exemple, les ambulanciers arrivent en premier sur les lieux pour tenter de sauver Kerry, la police survient ensuite, puis l’affaire se retrouve dans le bureau du procureur quand ils réalisent qu’elle a reçu un coup fatal à la tête. C’était très important de placer tous les faits correctement, de manière à donner un effet très réaliste au roman. »
UN BEST-SELLER
Mary Higgins Clark est très heureuse de voir que le public a aimé son roman : l’édition américaine originale s’est retrouvée en première position du palmarès du New York Times.
« J’ai eu 90 ans la veille de Noël. Quand les gens me demandent pourquoi je continue, je leur réponds que j’adore écrire et qu’en plus, on me paie bien pour le faire ! Ce sont deux excellentes raisons de continuer ! »