Le Journal de Quebec - Weekend

Jethro Tull célèbre 50 ans de carrière

Ian Anderson a composé 98 % du répertoire de Jethro Tull et il ne voit aucun problème à souligner le 50e anniversai­re de la formation britanniqu­e, même s’il est le seul représenta­nt du groupe qui a connu ses heures de gloire durant les années 1970.

- YVES LECLERC Le Journal de Québec yves.leclerc @quebecorme­dia.com Jethro Tull se produira le 5 juillet sur la scène Loto-Québec au Festival d’été de Québec et le 7 juillet à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.

Selon les livres, Jethro Tull a officielle­ment tiré sa révérence en 2012. Ian Anderson a ensuite poursuivi sa carrière solo et il s’est lancé, en mars dernier, dans une tournée soulignant cinq décennies de musique de rock, de folk et de progressif, sous l’appellatio­n Jethro Tull.

Est-ce que cette formation peut légitimeme­nt conserver cette identité avec un seul musicien ayant fait partie du vaisseau amiral ?

Joint au téléphone, au terme d’une longue journée où sa conjointe a failli perdre un doigt lors d’un accident de jardinage, Ian Anderson déclare qu’il ne voit pas de problème avec ça :

« Jethro Tull existe de la même façon que Jean-Sébastien Bach, les Beatles ou Led Zeppelin existent. Le répertoire est là et toujours vivant. »

En effet, les grandes oeuvres de ces artistes continuent d’être interprété­es, même si ces entités n’existent plus.

« Si tu me dis que tu es un grand amateur de Bach, je pense que c’est plus en raison de sa musique que pour le musicien qui se lève le matin, va aux toilettes, se lave les dents et fait ce qu’il a à faire dans une journée. Je peux, si vous le voulez, vous dire ce que je fais à mon réveil, mais ce n’est pas très intéressan­t », a-t-il dit, en éclatant de rire.

PAS NOSTALGIQU­E

Avec le bassiste David Goodier, le batteur Scott Hammond, le claviérist­e John O’Hara et le guitariste Florian Opahle, qui l’accompagne­nt depuis maintenant 12 ans, Ian Anderson revisitera, jeudi, au Festival d’été de Québec, et samedi, au Festival internatio­nal de jazz à Montréal, toutes les époques de Jethro Tull.

« C’est aussi une célébratio­n des 36 musiciens qui ont fait partie, à un moment donné, de l’histoire de Jethro Tull, et nous allons les voir, en vidéo, durant le spectacle », a-t-il indiqué.

Avec une tournée qui souligne le passé d’une formation qui, officielle­ment, n’existe plus, Ian Anderson ne se qualifie pas de nostalgiqu­e.

« Ce n’est pas du tout mon truc », a-t-il dit.

Le musicien de 70 ans s’explique en faisant référence au classique Aqua

lung, écrit en 1971 et qui est au menu de cette tournée :

« J’ai joué cette pièce, il y a deux jours, en République tchèque. Elle n’était pas âgée de 47 ans, mais pour moi, elle était vieille de 48 heures. On ne joue jamais un titre de la même façon au fil des concerts. L’énergie est différente, et cela en fait quelque chose de renouvelab­le. Les comédiens de théâtre pourraient dire la même chose. Chaque performanc­e est unique et différente. »

Il précise que cette pièce est toujours appropriée, en raison de sa thématique.

« Les paroles parlent des sans-abri et c’est une problémati­que qui est toujours très présente et partout dans le monde. Comme ces gens qui embarquent dans des bateaux en plastique et qui fuient la Libye avec l’espoir d’atteindre l’Europe. »

NOUVEL ALBUM EN CHANTIER

Ian Anderson a commencé à travailler sur un nouvel album. Sept chansons sont enregistré­es, et il se remettra à la tâche en décembre, à la fin de cette tournée.

Il n’a aucune idée si cette nouvelle collection de chansons sera lancée sous le nom de Jethro Tull ou sous l’appellatio­n Ian Anderson.

« Je ne sais pas. Je vais voir lorsque l’album sera terminé. Les compagnies de disques aiment lorsque c’est simple. Et il y a les fans, en contrepart­ie, qui vont dire que ça ne peut pas être un disque de Jethro Tull, parce Martin Barre, Barrymore Barlow ou Jeffrey Hammonds, John Evans ne sont pas là », a-t-il dit.

Ian Anderson continue de travailler en solitaire pour la création de ce prochain album.

« Je ne suis pas très bon pour travailler avec les autres. Le processus d’écriture est, pour moi, quelque chose de très personnel », a-t-il confié.

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Ian Anderson
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