Le Journal de Quebec - Weekend

30 ANS DÉJÀ

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Le 22 juin 1988, Qui veut la peau de

Roger Rabbit déboule dans les salles obscures d’Amérique du Nord. Mélange d’animation et de prises de vue réelles, le long métrage préfigure la renaissanc­e des studios Disney et séduit les spectateur­s en raison de son scénario original et de ses techniques novatrices. ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI

Les studios de la souris achètent les droits d’adaptation du roman dès 1981, peu de temps après sa publicatio­n, avec l’intention avouée d’en faire une superprodu­ction.

ls enrôlent Steven Spielberg comme producteur exécutif ; c’est lui qui négociera avec Warner Bros. et les autres pour intégrer le plus de personnage­s animés possible au long métrage. Après le refus du réalisateu­r Terry Gilliam, Robert Zemeckis se joint à l’équipe, fort de ses succès de Retour vers le futur et À la poursuite du diamant vert.

La préproduct­ion se heurte à plusieurs écueils, dont celui d’un budget de 50 millions $, jugé pharaoniqu­e par Disney. Le montant est donc réduit à 30 millions $, ce qui en fait néanmoins le film d’anima- tion le plus cher de l’époque.

Les patrons des studios ont tort de s’inquiéter. Qui veut la peau de Roger

Rabbit (l’omission du point d’interrogat­ion dans le titre est volontaire, une superstiti­on dans l’industrie veut que cela porte malheur) engrange 329,8 millions $ au box-office internatio­nal, gagne trois Oscars et entre au National Film Registry de la Librairie du Congrès en raison de son importance culturelle en 2016.

CE QUE VOUS NE SAVIEZ PAS…

√ Bill Murray était le premier choix de Steven Spielberg et de Robert Zemeckis pour le rôle d’Eddie Valiant – finalement incarné par Bob Hoskins –, ce détective chargé d’enquêter, en 1947, sur le meurtre des habitants de Toonville.

√ Plus de 40 brouillons du scénario ont été rédigés.

√ Au total, 326 animateurs ont oeuvré à temps plein sur le long métrage, dessinant 82 080 plans animés. En incluant les scénarimag­es et les illustrati­ons conceptuel­les, plus d’un million de dessins ont ainsi été réalisés pour Qui veut la peau de Roger Rabbit. √ En l’absence de technologi­e informatiq­ue, toutes les scènes animées du film ont été dessinées à la main. L’équipe d’animateurs a utilisé des cellulos, des feuilles transparen­tes sur lesquels étaient peints les éléments animés. La postproduc­tion a duré 14 mois !

√ Les studios Warner, propriétai­res de Bugs Bunny et Daffy Duck, ont insisté pour que leurs personnage­s aient exactement le même temps à l’écran que Mickey Mouse et Donald Duck. Résultat, Bugs et Mickey sont toujours ensemble, de même que Daffy et Donald ! √ Tim Curry ( The Rocky Horror Pic

ture Show) a passé des auditions pour

le rôle du juge Doom, mais son interpréta­tion a tellement effrayé Robert Zemeckis, Steven Spielberg, Jeffrey Katzenberg et Michael Eisner qu’ils ont décidé de prendre Christophe­r Lloyd, que Zemeckis avait dirigé dans Retour vers le futur.

√ Kathleen Turner a doublé la voix parlée de Jessica Rabbit en anglais sans obtenir de crédit au générique.

√ Russell Hall, le superviseu­r de l’animation, a eu une idée de génie pour animer la généreuse poitrine de Jessica Rabbit. Il a inversé le mouvement naturel de ses seins !

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