Le Journal de Quebec - Weekend

LE CHAMP DE BATAILLE CHARLOTTE DE CARDIN

Il n’y a pas que les Foo Fighters qui ont des comptes à régler avec dame Nature cette année, au Festival d’été. Charlotte Cardin peut vous parler en long et en large de son concert « mémorable » dans le froid et le vent, en 2016, sur les plaines d’Abraham

- CÉDRIC BÉLANGER Le Journal de Québec cedric.belanger @quebecorme­dia.com

première Pour son partie baptême des légendes des Plaines, Sting en et Peter Gabriel, le 7 juillet 2016, la jeune

star avait eu droit à la totale : météo merdique, ennuis techniques, foule pas très attentive.

« C’était un champ de bataille », se souvient-elle en fouillant dans sa mémoire. Et en choisissan­t l’expression la plus appropriée pour un concert donné là où se sont affrontées les armées anglaise et française, il y a quelques siècles.

Avant d’aller plus loin, il faut rappeler que ce n’est pas Charlotte Cardin qui devait monter sur la grande scène, en début de soirée. L’Américaine Brandi Carlile était attendue, mais un décès dans sa famille l’avait contrainte à annuler sa présence à Québec à la dernière minute.

Il fallait donc trouver un remplaçant parmi les artistes présents à Québec. Initialeme­nt programmée le même soir sur la scène FIBE, dédiée aux artistes émergents, la prometteus­e Charlotte Cardin a été l’heureuse élue.

DES SACS À POUBELLE POUR LES INSTRUMENT­S

Elle va s’en souvenir toute sa vie. « Quand nous sommes arrivés sur scène, il pleuvait. Il y a eu de la grêle. Nos instrument­s étaient recouverts de sacs à poubelle pour les protéger. Nos micros ont lâché. Et les gens ne s’attendaien­t pas à ce que ce soit nous. Ils étaient là pour Brandi Carlile. Il y avait plein d’éléments qui n’étaient pas en notre faveur et qui ont fait en sorte que toute l’expérience a été un combat. » En sortant de scène, Charlotte Cardin se rappelle avoir ressenti de la fierté. Elle était fière d’avoir fait fi des obstacles avec son équipe. « Ce genre de défi te force à te surpasser. Nous n’étions pas dans les meil- leures conditions, mais finalement, c’est un de mes shows les plus mémorables. Après, quand il y a des petits problèmes techniques dans d’autres concerts, ce n’est rien comparé à ce qu’on a vécu sur les Plaines. »

UN INTÉRÊT QUI GRANDIT

Vous pouvez parier sans crainte quelques dollars que son expérience sera pas mal plus agréable lorsqu’elle se présentera devant un parc de la Francophon­ie qu’on prévoit bien rempli, mardi prochain.

Grâce à ses EP Big Boy et Main Girl, l’électro-pop de Cardin a gagné de nombreux adeptes au cours des deux dernières années. Même Sir Elton John l’a recommandé­e aux auditeurs de son émission de radio à la BBC.

À Québec, Charlotte Cardin débarque en territoire conquis. En mars dernier, elle a joué trois soirs consécutif­s à guichets fermés, à l’Impérial Bell. « C’est super cool d’être programmée sur une scène convoitée. Surtout que chaque fois qu’on joue à Québec, on a vraiment un public tripant », affirme-t-elle.

Le public de Québec n’est pas le seul à avoir été séduit par cette ancienne mannequin et ex-participan­te à La Voix. Des tournées hivernale et printanièr­e en Europe et aux États-Unis ont montré que le nom de Charlotte Cardin commence à faire son chemin hors de nos frontières.

L’intérêt des Américains explique d’ailleurs pourquoi vous verrez son nom apparaître en grosses lettres blanches sur son piano durant son concert.

« Aux États-Unis, quand je dis mon nom, les gens ne comprennen­t pas parce que je le dis en français. En l’écrivant ainsi, on se disait que les gens allaient s’en souvenir. Finalement, on a décidé de le garder pour tous nos shows parce qu’on trouvait ça beau. » Charlotte Cardin en concert le 10 juillet, au parc de la Francophon­ie.

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