Le Journal de Quebec - Weekend

POUR CONNAÎTRE NOTRE CINÉMA

- GUY FOURNIER guy.fournier @quebecorme­dia.com

Même si le cinéma de long métrage est vieux de plus d’un siècle, le cinéma québécois vient juste de fêter ses 75 ans. Son histoire remonte À la croisée des chemins, un long métrage d’inspiratio­n religieuse dont, le croiriez-vous, le narrateur est René Lévesque ! Les incrédules peuvent revoir ce film pavé de bonnes intentions, puisqu’il a été numérisé par Éléphant : mémoire du cinéma québécois. De ses débuts jusqu’à la fin de 2017, le répertoire du cinéma québécois compte environ 1439 longs métrages, si l’on inclut coproducti­ons et films en langue anglaise. De ce nombre, on m’a donné, comme à cinq autres collègues, une longue liste à partir de laquelle, il fallait choisir les 25 meilleurs films. À l’exception de quatre, j’avais vu tous les films qu’on nous a soumis. Sur le choix final du groupe, j’ai retrouvé tous mes choix, sauf Kamouraska, Bonheur d’occasion,

Starbuck et Deux femmes en or. Mais je n’ai pas forcément retrouvé mes choix dans le même ordre. Dans la liste qu’on publie,

Léolo est en neuvième place. Je l’avais placé en tête. J’ai vu le film de Jean-Claude Lauzon six ou sept fois et je n’en démords pas, pour moi, c’est l’un des grands films, toutes nationalit­és confondues.

Je ne suis pas en si mauvaise compagnie puisqu’en 2005, Richard Schickel et Richard Corliss, les deux célèbres critiques de cinéma du magazine Time, avaient inclus Léolo dans leur liste des 100 meilleurs films de tous les temps. Même Le déclin de l’empire américain, en tête de notre liste, ne se trouve pas dans celle du Time, quoique Denys Arcand y figure indirectem­ent puisqu’il joue un petit rôle dans Léolo.

TROP DE FILMS ?

Cela dit, je suis en total accord avec notre palmarès final. J’oserais même écrire que ceux qui n’ont pas vu tous ces films ne devraient pas se vanter de connaître notre cinéma. Tous les films de notre palmarès devraient se retrouver au cursus des cégeps et des université­s.

En faisant l’exercice de choisir nos meilleurs films, je me suis demandé de nouveau, comme je l’ai déjà fait dans une chronique, si on ne produit pas trop de scénarios qui ne sont pas prêts à être tournés. Les statistiqu­es suivantes me semblent donner la réponse. Entre 1980 et 2000, on a tourné 456 films dont 10 se retrouvent à notre palmarès et de 2000 à 2017, on en a tourné 679. Seulement 11 sont au palmarès…

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