Le Journal de Quebec - Weekend

TWILIGHT FÊTE SES 10 ANS !

Le 21 novembre 2008, un film à petit budget sort sur les écrans. À l’affiche, des inconnus tels que Kristen Stewart et Robert Pattinson. À la réalisatio­n, Catherine Hardwicke, qui s’était précédemme­nt illustrée dans des production­s indépendan­tes. Une déce

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI

LA SURPRISE

Personne — pas même les patrons des studios, qui demandent des coupes budgétaire­s en plein tournage pour ne pas dépasser la somme de 37 millions $, promotion comprise ! – ne s’attend au tsunami Twilight.

« Personne n’aurait pu prévoir ce succès et l’une des raisons est qu’aucun studio ne voulait faire ce film », explique Catherine Hardwicke dans les pages de Forbes.

Pourtant, lors de sa première journée en salle aux États-Unis, le long métrage engrange 35,7 millions $. Il rapportera 393 millions $ ! Ce premier volet sera suivi de quatre autres Twi

light. La franchise cumulera des recettes de 3,34 milliards $, dont 1,36 milliard seulement aux États-Unis.

Dès le début, Catherine Hardwicke exige des studios Summit la liberté de réécrire le scénario qu’ils lui ont proposé et qu’elle trouve atroce. C’est elle qui choisit Kristen Stewart, qu’elle vient de voir dans Vers l’inconnu. Robert Pattinson ? Elle le trouve presque par hasard — après tout, il a été Cedric Diggory dans Harry Potter et la coupe

de feu — et le choisit en raison de la chimie qu’il partage avec sa covedette lors d’essais devant caméra.

Au Festival du film de Rome, qui se déroule chaque année au mois d’octobre, la cinéaste commence à subodorer le succès de ce « petit » film pour ados. « Nous faisions des séances de

signatures dans une toute petite librairie et 1500 personnes faisaient la queue ! Nous ne nous attendions pas du tout à ça. Nous n’avions pas de gardiens de sécurité. C’était comme être une rock star! Rob et Kristen essayaient de monter dans la voiture et c’était la folie. Nous ne pouvions même pas descendre la rue. Nous avions tellement peur ! C’est là que nous avons réalisé qu’il allait s’agir d’un phénomène mondial. Pour moi, le point tournant se situe à ce moment-là. »

AU-DELÀ DE BELLA ET EDWARD…

Plus que l’histoire d’amour impossible entre une humaine et un vampire,

Twilight initie une série de franchises pour jeunes adultes — Hunger Games et Divergence pour ne citer qu’elles —, prouvant que les femmes sont un public de taille à ne pas négliger.

Pour Matt Atchity, directeur général du site Moviefone, Twilight « a ouvert la voie » à des adaptation­s de bandes dessinées comme Wonder Woman ou le prochain Captain Marvel qui sort le 8 mars. « C’est la série qui a poussé les jeunes femmes au cinéma. Les producteur­s ne peuvent plus les ignorer », explique-t-il à USA Today.

Mais Catherine Hardwicke déplore encore l’absence de réalisatri­ces dans ces sagas féminines. Faisant référence aux quatre autres Twilight, ainsi qu’à

Hunger Games et Divergence, la réalisatri­ce note qu’« aucun d’entre eux n’a été réalisé par une femme. Ça me brise le coeur. Il y a tellement de femmes qui auraient pu les faire ! » Effectuant le lien avec la franchise

Cinquante nuances de Grey — écrite, au départ, comme de la fan fiction dérivée de Twilight —, Catherine Hardwicke mentionne Sam Taylor-Johnson et Patty Jenkins, qui rempile pour le second volet des aventures de Wonder

Woman. Ce ne sont, malheureus­ement, que des exceptions. « Il y a énormément de projets comme ceux-là. Ce sont des scénarios écrits par des femmes, qui parlent de femmes… et qui vont à des réalisateu­rs masculins. C’est constant. »

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PHOTO SUMMIT ENTERTAINM­ENT

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