Le Journal de Quebec - Weekend

UN ÉQUILIBRE DÉLICAT

Attendez-vous à entendre les noms de Viggo Mortensen et Mahershala Ali en cette saison de prix cinématogr­aphiques.

- ISABELLE HONTEBEYRI­E Agence QMI

Tiré d’un fait réel, Le livre de Green se concentre sur la relation entre le musicien Don Shirley (Mahershala Ali) et son chauffeur italien raciste Tony Vallelonga (Viggo Mortensen). La comparaiso­n avec Miss Daisy et son chauffeur est facile. C’est plutôt

toutefois aux Figures de l’ombre que Le livre de Green fait penser. Car il s’agit ici de célébrer ces héros noirs américains méconnus, dont l’histoire mérite non seulement d’être racontée, mais aussi (et surtout) d’être diffusée.

RACISME

En effet, Vallelonga est raciste, d’un de ces racismes qui lui fait jeter les verres dont se sont servis des réparateur­s noirs venus chez lui. Or, il postule pour un emploi de chauffeur et d’homme à tout faire auprès du pianiste Don Shirley, dont la tournée va le conduire dans le sud profond des États-Unis. On s’en doute, Le livre

de Green sera l’occasion, pour les deux hommes, de développer une solide amitié.

Le fameux Green Book du titre en version originale est un petit guide vert destiné aux Noirs américains qui devaient voyager dans les années 1940 à 1960 afin de les aider à trouver des services sur la route, la ségrégatio­n raciale sévissant durement aux États-Unis.

Le périple des deux hommes les conduit à affronter un certain nombre de situations drôles, révoltante­s ou ahurissant­es.

Le livre de Green est donc prévisible au plus haut point, bourré de bons sentiments et l’illustrati­on parfaite de ces histoires de rédemption que les Américains affectionn­ent tout particuliè­rement.

Par contre, cette avalanche de bons sentiments mielleux est amplement compensée par le jeu subtil de Viggo Mortensen et Mahershala Ali, les deux hommes parvenant à un équilibre délicat qui fait que le long métrage ne tombe jamais dans l’indigeste.

Le fait que ce soit une histoire vraie et que le scénario ait été écrit par le fils de Tony Vallelonga apporte, en outre, une gravité à ce film qui mérite d’être vu.

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