Le Journal de Quebec - Weekend
LA LIBERTÉ DE CHOISIR SA VIE
La journaliste et romancière Andrée-Paule Mignot raconte les aventures inattendues et un peu folles de six femmes aussi jolies que fortes dans son nouveau roman, Six femmes
du monde. Toutes rencontrent des hommes séduisants (mais pas nécessairement parfaits !) sur leur parcours... et toutes témoignent que choisir sa vie, et son histoire d’amour, est un privilège.
Inès, une auteure à succès installée de façon provisoire à Acapulco, garde contact avec les jeunes femmes qui ont loué son appartement à New York. Elles s’échangent des courriels, des appels et des vidéoconférences pour raconter leur vie.
« DIFFÉRENTES CULTURES »
Ces femmes s’appellent Alice, Mélissa, Suzie, Yasmine et Kelly. Alice est française, pratique la médecine en Afrique, et est amoureuse d’un médecin du Nigéria. Mélissa est avocate à Paris et elle est partie en guerre contre la mère de son amoureux, qui a choisi une femme juive pour lui.
Suzie est sino-américaine et trader à New York. Yasmine est journaliste et fait face à un amoureux marocain autoritaire et possessif. Kelly tombe amoureuse d’un trafiquant d’art.
« Je voulais mettre en relation des filles de différentes cultures, différentes éducations et les faire fonctionner ensemble. Je voulais qu’elles soient amies, qu’elles aient vécu ensemble, et qu’elles vivent des choses en parallèle », explique l’auteure, en entrevue de la Belgique, où elle habite.
« Je me sens très près de la femme. Je me sens moins proche des trentenaires maintenant parce que j’ai 67 ans – c’est plus du tout mon truc. Mais je ne me sens pas plus proche de l’une que de l’autre. J’aurais très bien pu être Mélissa, Yasmine ou Inès. »
Bien qu’elles soient de cultures différentes, ces femmes sont toutes aux prises avec des problèmes amoureux. « Toutes les femmes se retrouvent face à un problème amoureux, un jour ou l’autre. C’est très rare de vivre une vie idyllique avec un homme – les couples qui ont 50 ou 60 ans de mariage, c’est rare ! »
L’AMOUR, UN PRIVILÈGE
Être amoureuse est aussi un pri- vilège : dans certaines cultures, les femmes sont encore mariées obligées, ou vivent sous les pressions familiales. « C’est vrai que c’est un privilège de vivre libre, surtout, et c’est un privilège de choisir son mode de vie, sa religion, son mari, son métier. »
« Je trouve que les femmes qui vivent dans nos sociétés démocratiques ont la chance, justement, de vivre dans ces sociétés, surtout les femmes qui ont vécu dans des sociétés autocratiques et qui vivent maintenant aux États-Unis ou au Canada. Elles ont la chance de faire des choix, et ça, c’est hyper important. »
Elle décrit très bien les différents contextes dans lesquels évoluent ses personnages. « J’ai des amis qui sont médecins africains, des amies qui sont journalistes. Ces filles, je les ai croisées au moins une fois dans ma vie. J’ai extrapolé leurs histoires, mais je les ai croisées, dans la vraie vie. Les hommes, je les ai inventés ! »
Andrée-Paule Mignot est journaliste pigiste pour différents magazines.
Elle a écrit le roman jeunesse Lygaya, l’enfant esclave, vendu à plus de 40 000 exemplaires.