Le Journal de Quebec - Weekend
APPRENDRE LE FRANÇAIS AVEC LE ROI LION ET POCAHONTAS
Avant de devenir humoriste, Mehdi Bousaidan a fait des études… en cinéma !
Quel est votre premier souvenir d’une salle de cinéma?
C’était au Quartier Latin, l’année où je pense que nous sommes arrivés au Québec. Je devais avoir cinq ou six ans. Mon père m’avait emmené voir un film qui s’appelait Le petit monde des
emprunteurs. C’est l’histoire de petits personnages qui se lèvent la nuit et empruntent des objets aux humains.
Quel a été votre premier film marquant?
Je regardais beaucoup la télévision avec mes parents. Celui qui m’a beaucoup marqué est un drame marocain – je suis algérien, mais mes parents regardaient énormément de films tunisiens, marocains, algériens – qui, je crois, s’appelait
Les enfants du paradis. C’était l’histoire d’un frère et d’une soeur très pauvres, qui vivaient à Casablanca et comme ils étaient pauvres, ils partageaient la même paire de souliers. Je devais avoir sept ou huit ans et je me souviens que j’avais pleuré.
Et plus récemment?
La mise à mort du cerf sacré. J’ai beaucoup aimé. La forme du film est particulière, on ne comprend pas trop ce qui se passe, si c’est de la fiction ou la réalité. J’ai vraiment beaucoup aimé. Ça m’a perturbé !
Dans quel film aimeriez-vous vivre?
Étrangement, j’ai beaucoup aimé Le
chat dans le sac de Gilles Groulx. Je l’ai vu sur le site de l’ONF quand j’ai commencé mes études en cinéma au cégep. J’ai beaucoup aimé l’ambiance. J’aurais aimé connaître le Québec de ces années-là. L’architecture, les vêtements… J’aime beaucoup Montréal et je trouve parfois qu’elle s’enlaidit avec des condos et des centres commerciaux.
Vouliez-vous devenir réalisateur quand vous avez amorcé vos études?
Non, je ne savais pas trop. Je savais que je voulais faire du cinéma. J’ai toujours été cinéphile, j’ai travaillé dans un club vidéo pendant deux ans et j’ai vu beaucoup de films, j’en voyais au moins deux ou trois par jour.
Qui a été votre premier « kick » au grand écran?
Jodie Foster dans La chambre forte. Je la trouve magnifique, tellement belle. Elle avait des cheveux courts – c’est rare les cheveux courts –, blonds et des yeux clairs bleus. Je la trouvais cool de se battre contre trois malfrats qui s’introduisent dans sa maison. J’ai beaucoup aimé ce film.
La trame sonore qui a bercé votre enfance?
Je pense que c’est Le roi Lion. C’est l’un des premiers films que j’ai vus quand j’ai appris à parler français, quand j’avais cinq ou six ans et que nous sommes arrivés au Québec. Mon père m’avait apporté deux films, Pocahontas et Le roi Lion ! Je ne comprenais pas nécessairement les paroles, mais je chantais! J’ai appris à parler français avec ces films-là!
Un film qui vous fait pleurer?
Seul au monde avec Tom Hanks. La scène dans laquelle il perd Wilson, son ballon, vient me chercher chaque fois! Je me suis beaucoup attaché à Wilson et c’est un tour de force de faire d’un ballon un personnage auquel on s’attache!
Un film qui vous a traumatisé, enfant?
Le début d’Il faut sauver le soldat Ryan. Mes parents l’avaient loué et ils étaient partis faire l’épicerie. Je l’ai mis et j’étais beaucoup trop jeune pour voir ça. La scène du débarquement de Normandie m’a choqué. Je devais être en deuxième année du primaire. Je ne comprenais pas et je ne savais pas que cette guerre avait eu lieu.