Le Journal de Quebec - Weekend

LES APPARENCES SONT PARFOIS TROMPEUSES !

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Quand Laurie Moran, la productric­e- star de la série Suspicion décide de rouvrir l’enquête sur le meurtre de Martin Bell, un médecin très en vue de la société new-yorkaise, elle est loin de se douter que sa propre vie sera mise en danger. C’est pourtant ce qui l’attend dans ce nouveau suspense enlevant coécrit avec Alafair Burke, De si belles fiançaille­s.

Alors que Laurie et Alex préparent leur mariage, les parents de Martin Bell supplient Laurie de rouvrir le dossier et de préparer une émission sur son cas. Ils soupçonnen­t Kendra, la conjointe de Martin, d’avoir tué leur fils.

Laurie commence son travail d’enquête et découvre des éléments troublants. Kendra, qu’on accusait d’être une femme droguée, a plutôt été aux prises avec des problèmes d’un tout autre acabit, incluant une dépression post-partum.

Dans ce roman, cette grave situation cache un autre problème faisant partie de l’intrigue. « Je connais des femmes qui ont eu une dépression post-partum. C’est une maladie grave, commente Mary Higgins Clark, en entrevue. Les femmes sont nerveuses quand vient le moment de prendre soin de leur enfant et, la dépression, c’est la dépression : rien n’est correct, rien ne fonctionne. Je suis vraiment désolée pour elles, car je sais qu’elles souffrent terribleme­nt. »

Cette problémati­que était très intéressan­te à travailler du point de vue romanesque, car elle permettait aux auteures de faire un portrait psychologi­que de Kendra. Elles travaillen­t en équipe, du concept à la version finale, un processus qui prend plusieurs mois.

« Kendra est tombée follement amoureuse de Martin, le séduisant médecin, ajoute Mary. Elle voulait terminer ses études de médecine, mais a eu deux enfants coup sur coup. J’ai eu cinq enfants en huit ans. Mais je n’avais pas la pression de finir mes études en même temps. Je trouvais qu’elle était mal en point. »

L’HOMME PARFAIT ?

Martin Bell a l’air de l’homme parfait : le médecin parfait, le mari parfait, le père parfait. Mais ce qu’on découvre est moins glorieux. Le livre s’articule beaucoup autour des apparences. « Ce que Martin montre en public n’a rien à voir avec ce qu’il fait dans sa vie privée. Il y a une vieille expression irlandaise qui dit : “Ange dans la rue, diable dans la maison ( Street angel, house devil).” Ce qui résume bien le personnage. »

EN DEUIL DE SON MARI

Mary Higgins Clark manifeste beaucoup d’empathie à l’endroit de ses personnage­s – tant Laurie que Kendra, deux jeunes veuves. Elle est devenue, elle aussi, veuve de Warren Clark en 1964 et vient tout juste de perdre son deuxième mari, John J. Conheeney, décédé il y a deux mois. « Le temps des Fêtes ne sera pas aussi joyeux que d’habitude. John allait sur ses 90 ans, et j’ai moi-même 90 ans. Nous avons passé 23 années merveilleu­ses ensemble et, à notre âge, c’est quelque chose que bien des gens n’ont pas l’occasion de vivre. J’ai de la gratitude, plutôt que de me laisser submerger par le deuil. »

ALAFAIR BURKE

Par ailleurs, Mary Higgins Clark n’a que des éloges à faire à l’endroit d’Alafair Burke, et le plaisir est partagé. Alafair Burke, elle-même abonnée au palmarès du New York Times pour ses romans, dit que Mary est une romancière formidable et une personne merveilleu­se.

« J’ai appris d’elle qu’il ne faut jamais négliger nos lecteurs. Il faut écrire nos propres livres, bien sûr, mais les lecteurs les achètent en ayant des attentes. Il faut les combler et ne jamais laisser tomber nos lecteurs, ni les tenir pour acquis. » Mary Higgins Clark demeure la reine incontesté­e du suspense. Depuis plus de 40 ans, ses livres font partie des meilleures ventes en France et dans le monde. Alafair Burke est l’ancienne adjointe du procureur de Portland et fille du célèbre auteur James Lee Burke. Elle enseigne le droit pénal à New York. Ses romans sont traduits en 12 langues. Son best-seller, The Wife, sortira en septembre, en français, aux Presses de la Cité.

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