Le Journal de Quebec - Weekend

QUAND LA PATIENCE RAPPORTE

Mathieu Cyr a attendu 11 ans après sa sortie de l’École nationale de l’humour pour lancer son premier spectacle. Dans Le chaînon manquant, il parle notamment de ses problèmes de déficit d’attention et de douance. « Je lance mon premier one-man-show à 43 a

- RAPHAEL GENDRON-MARTIN Le Journal de Montréal raphael.gendron-martin @quebecorme­dia.com

Mathieu Cyr est un véritable verbomoteu­r. Que ce soit lors de notre rencontre l’automne dernier, ou au téléphone il y a quelques jours, l’humoriste est difficile à arrêter tant les différents sujets l’enthousias­ment. C’est un peu pour cette raison qu’il a mis tant d’années avant de lancer son premier spectacle solo officiel.

« Dans les cinq premières années après ma sortie de l’École de l’humour, je me cherchais, dit-il. Puis j’ai été recruté par Télétoon pour faire Slaque la cravate. Ç’a beaucoup pris de mon temps. Avec le recul, je suis content d’avoir fait ça. Tu veux tout le temps sortir ton show le plus vite possible. Mais j’ai quand même 200 000 personnes qui me suivent sur les réseaux sociaux. Je n’avais pas une nécessité de faire ça pour vivre. » DOUANCE ET COMMUNE

Quand il fera sa première montréalai­se, la semaine prochaine, Mathieu Cyr aura déjà 75 spectacles de rodage derrière la cravate. Ces derniers mois, il a sans cesse travaillé à améliorer son spectacle avec le metteur en scène Luc Senay et le script-éditeur Benoît Chartier. « Mon contenu est plus assumé, ditil. On va plus loin dans ce qu’on disait avant. Dans mon show, je parle un peu de condition mentale, de déficit d’attention, de douance. Il fallait trouver une façon d’en parler pour que ce soit drôle. » Dans Le chaînon manquant, l’humoriste parlera aussi de la commune où il habite (« c’était une idée de ma blonde que l’on déménage dans une maison bigénérati­on avec un autre couple ») et de ses enfants qui font l’école à la maison (« je fais le prof “d’éduc” et de musique »). HOMME DES CAVERNES Le titre de son spectacle fait référence à une situation qu’il avait vécue

à l’École nationale de l’humour. Dans son cours de cirque, Mathieu Cyr s’était fait dire que son « clown intérieur » était un homme des cavernes.

« Dans ma classe, François Bellefeuil­le s’était fait dire qu’il était le scientifiq­ue fou, Louis T. était le facteur, Simon Gouache était le comte et Alexandre Champagne était l’acrobate! » se souvient Mathieu Cyr.

Très actif sur les réseaux sociaux, l’humoriste mentionne que trois jours avant sa rentrée montréalai­se, il fermera tout. « Je veux rester dans ma tête. Tout ce qui vient de l’extérieur, ça me dévie de ma trajectoir­e. » JOUER À L’ÉTRANGER

En ce début 2019, nous ne pouvons nous empêcher de lui demander quelles sont ses résolution­s pour la nouvelle année. « J’ai quatre pages de résolution­s ! répond-il. J’appelle plutôt ça “des objectifs”. Chaque nouvelle année, je les écris dans un document Word et je vais les consulter toutes les semaines. C’est un petit défi de croissance personnell­e. Pour cette année, j’ai entre autres écrit “donner de l’amour à mes enfants”, “aller au gym cinq fois par semaine” et “consommer moins d’alcool”. »

Cette année, en plus de sa tournée québécoise, Mathieu Cyr ira tâter le marché étranger. « Je vais aller jouer quatre jours à Paris, au Point-Virgule, en février, dit-il. Et je travaille aussi sur un 10 minutes en anglais que j’aimerais aller jouer dans un comedy club à New York. Je me donne 2019 pour le faire. »

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 ??  ?? Mathieu Cyr ira jouer quelques soirs à Paris le mois prochain. L’humoriste caresse aussi le rêve d’aller jouer en anglais aux États-Unis.
Mathieu Cyr ira jouer quelques soirs à Paris le mois prochain. L’humoriste caresse aussi le rêve d’aller jouer en anglais aux États-Unis.

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