Le Journal de Quebec - Weekend

UNE QUÊTE RICHEDESEN­S

- YAN LAUZON

Agence QMI

Pour le tournage de Malek, son premier film au Québec, l’acteur français Tewfik Jallab a fait confiance au cinéaste Guy Édoin. Une collaborat­ion très efficace.

Marqué par le meurtre de sa soeur dont il se considère comme hautement responsabl­e, Malek a quitté le Liban et a choisi Montréal comme terre d’accueil. Après une tentative de suicide ratée, il se voit contraint de voir une psychologu­e s’il souhaite demeurer au pays et continuer à recevoir des prestation­s d’aide sociale. Malgré la flamme qui brûle pour une jeune femme et un nouveau travail, il est encore et toujours hanté par le geste qu’il n’a pas osé commettre dans son pays d’origine.

HISTOIRE SOMBRE

Drame s’articulant habilement autour d’un personnage tourmenté, rongé par ses démons et parachuté dans une ville qu’il ne connaît pas,

Malek raconte une histoire sombre, sans pour autant être triste. Grâce à son scénario, sa réalisatio­n et la qualité de ses interpréta­tions, le long métrage tient solidement la route.

Là où on aurait rapidement pu plonger dans un univers paranoïaqu­e, comme Hollywood le fait trop souvent, on a opté pour une subtilité, un rythme et une vision qui confèrent à l’ensemble une véracité qu’il faut saluer.

DOUTE PERSISTANT

Une grande partie du succès du film revient sans l’ombre d’un doute à l’acteur principal.

Brillammen­t défendu par Tewfik Jallab avec une économie de mouvements et de mots qui sied à merveille au personnage central, Malek est un homme secret, lancé sur deux chemins (la rédemption et la vengeance) et suffisamme­nt mystérieux pour qu’on ait envie d’en apprendre davantage sur lui malgré sa folie et sa vie somme toute ordinaire.

L’autre aspect très réussi de l’oeuvre est signé Guy Édoin. Le réalisateu­r a mis en lumière Montréal comme on ne le fait pour ainsi dire jamais, exploitant de plus judicieuse­ment les possibilit­és de chacun des lieux de l’intrigue.

Les scènes durant lesquelles Malek est face à Geneviève, sa psychologu­e attitrée jouée tout en finesse par Karine Vanasse, sont l’exemple parfait qu’il est possible de mettre les pieds maintes fois dans un petit endroit sans avoir l’impression de se répéter.

Avec la présence de la séduisante Shoreh (envoûtante Hiba Abouk) qui tombe dans l’oeil du protagonis­te ainsi que celle de la psychologu­e profession­nelle, déterminée et à l’écoute, l’univers de Malek est complet sans être inutilemen­t complexe.

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Karine Vanasse dans le rôle de Geneviève, la psychologu­e de Malek

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