Le Journal de Quebec - Weekend

LES 25 PERSONNAGE­S TÉLÉ QUE VOUS AVEZ ADORÉS (OU DÉTESTÉS)

Les séries et les téléromans québécois ont été une riche pépinière de personnage­s inoubliabl­es. Tellement que dresser un palmarès des vingt-cinq personnage­s les plus marquants de notre télé – ceux qui vous ont fait vibrer, que vous avez aimés ou détestés

- CÉDRIC BÉLANGER Le Journal de Québec cedric.belanger @quebecorme­dia.com - Avec la collaborat­ion de Sandra Godin.

D’Émilie Bordeleau à Fanny, notre télé a mis au monde une telle quantité de personnage­s plus grands que nature qu’il a même fallu trancher. Quelle période allait couvrir notre classement? Nous avons trouvé une date. Le 2 septembre 1986, la télévision québécoise a fait son entrée dans l’ère moderne. C’était la première de Lance et compte, une nouvelle série sur le hockey. Grâce à son rythme effréné, sa facture cinématogr­aphique, ses scènes osées et ses dialogues crus, Lance et compte a révolution­né l’art de faire de la télévision chez nous. Il nous a semblé approprié d’en faire le point de départ de notre palmarès.

DES PERSONNAGE­S IMPARFAITS

Quand on consulte ce palmarès, un constat s’impose : à peu près tous les personnage­s télé qui ont conquis le coeur des Québécois sont des êtres imparfaits qui ont dû faire face à l’adversité ou combattre leurs démons intérieurs.

Comment oublier les misères qu’a fait vivre Ovila à sa belle Émilie? Des millions de fidèles du téléroman Des dames

de coeur ont adoré Jean-Paul Belleau, même si tromper sa femme était son sport favori. Le fameux speech de Jacques Mercier qui tombe à bras raccourcis sur sa bouillante recrue Pierre Lambert dans le vestiaire du National? Un classique de la télé québécoise.

Ces personnage­s qui ont égayé vos soirées devant le petit écran vous ont touchés parce qu’ils étaient profondéme­nt humains. Ils avaient des défauts.

« Ça fonctionne quand le téléspecta­teur sent une chaleur réelle et qu’il sent que le personnage a quelque chose de vulnérable », précise l’auteur Réjean Tremblay, qui a créé cinq des personnage­s qui garnissent notre palmarès avec ses séries Lance et compte et Scoop.

La vulnérabil­ité d’un personnage prend parfois des proportion­s extrêmes. Dans Unité 9, Marie Lamontagne est jetée en prison pour une tentative de meurtre sur son père incestueux. La taularde jouée par Guylaine Tremblay n’avait pourtant rien d’une criminelle avant l’agression.

« C’est pour ça que les gens l’ont autant aimée. Marie Lamontagne, c’était chacun de nous. J’ai toujours dit que personne n’est à l’abri d’une faille », confie la comédienne.

« VRAI ET SANS HISTOIRE »

Le Québec aime aussi les gens ordinaires qui font face aux difficulté­s de la vie avec vaillance. Comme Émilie Bordeleau.

« J’ai fait du monde vrai. Ce n’était pas des gens de la famille royale, c’était

u une maîtresse d’école bien humble. Du monde sans histoire », dit Arlette Cousture, l’auteure du roman Les filles de Caleb.

Mais ce n’est pas qu’un seul ingrédient qui explique l’attachemen­t du public pour Émilie et Ovila, ajoutet-elle. C’est aussi grâce à leurs interprète­s qu’ils ont été autant aimés. « Le jeu des comédiens était exceptionn­el », a-t-elle insisté.

Parfois, l’imprévisib­le s’invite au party et un personnage secondaire marque les esprits. Comme l’impitoyabl­e Lyne-la-pas-fine, le mystérieux Marc Arcand ou encore l’attachant Lionel Rivard et son tonitruant « Cercueil », qu’il échappait à tout bout de champ dans la salle de rédaction de L’Express dans Scoop.

DANS L’ACTION

L’avènement de Lance et compte a aussi marqué un tournant dans l’écriture des personnage­s pour la télé. Sortir des studios pour tourner dans des lieux réels a permis de changer la dynamique des auteurs, affirme Réjean Tremblay, qui en donne le crédit au réalisateu­r de la première saison, Jean-Claude Lord.

« À un moment donné, j’avais une scène où Pierre racontait comment il s’était senti à sa première mise au jeu. Jean-Claude aimait la scène, mais il m’a dit que ce n’était pas ce qu’il voulait. Il voulait être avec Pierre. Je lui ai dit : on ne va toujours bien pas mettre un kodak sur la patinoire ? Il a dit oui. À partir de là, les personnage­s ont changé dans ma tête. »

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R E I R I O P L A T N A H C O T O H P Réjean Tremblay
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