Le Journal de Quebec - Weekend

KIM NGUYEN

DANS LA COUR DES GRANDS

- MAXIME DEMERS Le Journal de Montréal maxime.demers @quebecorme­dia.com

Avec The Hummingbir­d Project, son troisième long métrage tourné en anglais, le cinéaste québécois Kim Nguyen signe son film le plus ambitieux à ce jour, un thriller financier aux accents de comédie qui réunit à l’écran un trio de stars internatio­nales composé de Jesse Eisenberg, Alexander Skarsgard et Salma Hayek.

Lancé avec succès au Festival de Toronto en septembre dernier, The

Hummingbir­d Project ( Le projet Hummingbir­d, en version française) semble déjà promis à une belle carrière internatio­nale. Le film qui a été vendu dans plusieurs pays à travers le monde prendra l’affiche dans quelques jours au Québec et aux États-Unis, où il sera éventuelle­ment présenté sur plus de 450 écrans.

« C’est la plus grosse sortie de ma carrière à ce jour, et de loin, lance avec enthousias­me Kim Nguyen ( Rebelle, Un

ours et deux amants) en entrevue au Journal.

« Je pense aussi que c’est un film pour le public. Il se promène entre les genres et de façon totalement assumée. J’avais envie de faire ce qu’on appelle en anglais un crowd-pleaser (un bonbon pour le public). »

Tourné au Québec avec un budget de 16 M$, The Hummingbir­d Project suit les aventures de deux cousins new-yorkais (joués par Jesse Eisenberg et Alexander Skarsgard) qui ont élaboré le projet fou de bâtir un câble en fibre optique entre le Kansas et le New Jersey qui pourrait leur permettre de faire fortune en devançant tout le monde d’une petite millisecon­de dans le marché des transactio­ns boursières. Mais leur ancienne patronne (Salma Hayek) tentera de leur mettre des bâtons dans les roues.

Qu’est-ce qui a incité Kim Nguyen à s’intéresser à l’univers des transactio­ns boursières à haute fréquence? Le cinéaste de 45 ans éclate de rire quand on lui pose la question.

« Ça m’a juste fasciné, lance le réalisateu­r qui a été nommé aux Oscars en 2013 pour son film Rebelle.

« Je cherchais une métaphore visuelle et physique pour représente­r la folie du système financier. Ça me permettait de mettre en scène deux gars qui sont obsédés par cette idée de creuser un câble qui n’est pas plus gros qu’un cheveu sur une distance de 1000 milles. Tout cela pour une petite millisecon­de! »

POTENTIEL COMIQUE

Mis à part son film Truffe, sorti il y a 11 ans, Kim Nguyen n’avait pas souvent eu l’occasion d’explorer la comédie jusqu’à présent dans sa carrière. La plupart de ses films précédents (de Rebelle à Un ours et deux amants en passant par Regard sur Juliette) sont en effet des drames dans lesquels l’humour est rarement présent. « Je n’ai pas travaillé le scénario de

The Hummingbir­d Project pour que ça soit drôle, mais je crois que le potentiel comique était là dès le départ, observe le cinéaste.

« Je dois dire que les acteurs du film ont beaucoup contribué à cela. J’ai senti, lors de mes premiers meetings avec eux, qu’ils avaient envie de s’amuser avec ces personnage­s. C’est d’ailleurs Alexander lui-même qui a suggéré de faire une danse sur une chanson des Beastie Boys. Et au final, c’est peut-être une des scènes les plus drôles du film. Je crois que c’est important de garder un certain jeu pour permettre à l’acteur de s’amuser. »

UNE BELLE LIBERTÉ

Après avoir tourné ses premiers longs métrages en français, Kim Nguyen travaille maintenant essentiell­ement en anglais. Cela lui permet notamment d’avoir accès à des vedettes internatio­nales, mais aussi (et surtout) à de plus gros budgets de production.

« Il y a quelque chose de libérateur dans cette façon de travailler, dit-il. C’est très différent du contexte institutio­nnel dans lequel j’ai tourné mes premiers films. Je n’aurais jamais pu faire les films que j’ai faits sans la SODEC et Téléfilm, et c’est extraordin­aire. Mais quand on travaille sur des production­s internatio­nales en anglais, les attentes sont plus claires. Tu écris un bon scénario, puis tu accroches une bonne vedette qui te permet de faire financer le film. Quand tu as réussi cela, le financemen­t se fait généraleme­nt assez rapidement. J’ai maintenant accès à des budgets de 15 à 20 millions $ pour tourner mes films et ça, c’est un rêve pour un réalisateu­r comme moi. »

Le film The Hummingbir­d Project ( Le projet Hummingbir­d) prend l’affiche vendredi prochain (le 22 mars).

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 ??  ?? Le cinéaste québécois Kim Nguyen sur le plateau de tournage de son nouveau film.
Le cinéaste québécois Kim Nguyen sur le plateau de tournage de son nouveau film.
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