Le Journal de Quebec - Weekend

ANDRÉ GAGNON FAIT PARTIE DE NOTRE ADN

Kathleen Fortin a toujours chanté. « Toujours, toujours », précise-t-elle. Pourtant, la comédienne a mis de nombreuses années à se défaire du syndrome de l’imposteur qui l’empêchait d’assumer pleinement la portion musicale de sa carrière.

- BRUNO LAPOINTE Le Journal de Montréal bruno.lapointe @quebecorme­dia.com

« Chanter, pour moi, c’est viscéral. J’en ai besoin. Je ne pourrais pas vivre si je ne pouvais pas chanter, ne serait-ce que dans ma douche. Mais j’ai beaucoup de pudeur à dire que je suis une chanteuse », avance Kathleen Fortin en entretien au Journal. Et pourquoi donc ? « Je n’ai jamais suivi de cours de chant. La voix, c’est naturel chez moi. Je suis plus à l’aise de dire que je suis comédienne parce que j’ai fait l’École nationale de théâtre. Ce métier-là, je l’ai étudié. Mais je commence à assumer de plus en plus ; je me dis qu’il y a plein de gens qui chantent sans avoir suivi des cours. Et ça n’enlève rien à la validité de leur travail », explique-t-elle.

CLASSIQUE ET POPULAIRE

Dans les prochains jours, c’est justement sa voix qu’elle mettra à profit avec le retour du concert Les 4 saisons d’An

dré Gagnon, présenté sporadique­ment depuis 2017.

En compagnie du pianiste Stéphane Aubin, elle revisite le répertoire du célèbre musicien québécois à travers ses pièces classiques instrument­ales, certes, mais également les titres populaires qu’il a mis en musique.

Car bien que le nom d’André Gagnon renvoie certaines personnes directemen­t à ses compositio­ns classiques, le pianiste a laissé une marque indélébile sur la culture populaire, souligne Kathleen Fortin.

Des exemples ? On lui doit (entre autres) la mélodie de la chanson Les che

mins d’été, succès popularisé par Steve Fiset au début des années 1970, ainsi que le thème musical du téléroman Des

dames de coeur, diffusé de 1986 à 1989. « André Gagnon fait partie de notre ADN collectif. Son souci premier a toujours été de faire cohabiter la musique classique et la musique populaire. Et à sa manière, il a réussi à décoincer le classique et anoblir la pop. Il a fait le pont entre les deux mondes qui sont souvent très éloignés » souligne Kathleen Fortin.

Un spectacle en l’hommage du pianiste de 82 ans tombe donc à point.

« Il a fait de grandes choses, vendu des milliers d’albums, il est une méga vedette en Asie. Je trouve ça important de lui rendre hommage, et de le faire de son vivant. On a tendance à le faire seulement quand les artistes sont décédés », avance Kathleen Fortin.

ADIEU, BOULE DE QUILLES

Cette série de spectacles donnera l’occasion aux fans d’Unité 9 de renouer avec l’interprète de Manon Granger, alias Boule de quilles, après la finale diffusée cette semaine. C’est à contrecoeu­r, mais tout de même sereine, que Kathleen Fortin a fait ses adieux au populaire personnage.

« J’aurais aimé jouer Boule de quilles au moins une ou deux saisons de plus. Mais je suis habituée au théâtre où les rôles sont beaucoup plus éphémères, alors le deuil est moins difficile à faire. Mais quand même, Unité 9 est une des plus belles choses que j’ai pu faire dans ma carrière », avance-t-elle. Le spectacle Les 4 saisons d’André

Gagnon sera présenté vendredi au Théâtre Outremont de Montréal, puis au Théâtre du Petit Champlain, à Québec, le lendemain.

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KATHLEEN FORTIN
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