Le Journal de Quebec - Weekend

« MA CARRIÈRE DE VIOLONISTE EST AU SOMMET »

- SAMUEL PRADIER

Violoniste de réputation internatio­nale, Alexandre Da Costa vient d’être nommé chef et directeur artistique de l’Orchestre symphoniqu­e de Longueuil. Le virtuose de 39 ans accède à un poste prestigieu­x et entend laisser sa marque au fil des prochaines années, tout en poursuivan­t sa carrière de soliste à travers le monde.

« Ça fait longtemps que je me prépare pour un poste comme celui-là. Je suis surtout content que ça se fasse à la maison. J’ai été expatrié pendant près de 20 ans: j’ai habité en Espagne, en Autriche et, jusqu’à tout récemment, en Australie », raconte le musicien.

Même s’il était un violoniste très demandé, Alexandre Da Costa s’est préparé pendant toutes ces années à accéder au poste suprême de chef d’orchestre.

« Je l’ai fait loin de l’attention, dans d’autres pays que le Canada. Je me suis préparé avec des gens de haut niveau, de manière assez discrète, pendant plus de 10 ans. »

DÉMOCRATIS­ATION

Le musicien a déjà des idées bien précises sur les objectifs qu’il entend poursuivre, notamment la démocratis­ation de la musique classique.

« Il faut arrêter de croire que la musique classique est réservée à l’élite; ce n’est pas vrai. Cette musique est accessible à tous, et je milite beaucoup pour faire passer cette idée. Je vais partager cette vision avec le public de l’OSL (Orchestre symphoniqu­e de Longueuil) et je suis sûr qu’on ira chercher de nouveaux fidèles. »

Dès le début de son mandat, Alexandre Da Costa souhaite être plus proche du public.

« On veut faire des projets qui s’adressent à tous. L’angle de présentati­on sera très important pour moi. Le public sera ma première préoccupat­ion. »

Le jeune et bouillonna­nt musicien est conscient des enjeux quand il dit vouloir élargir le public et intéresser les plus jeunes aux concerts.

« C’est une question de génération. En Europe, les orchestres symphoniqu­es font partie du panorama de la vie courante des gens, et les orchestres sont très largement subvention­nés, ce qui fait que les billets coûtent moins cher. En Amérique du Nord, c’est différent; les billets sont plus chers. Il faut convaincre les gens en leur disant que les concerts sont inclusifs et ludiques. »

Même s’il dirige désormais un orchestre, le violoniste poursuivra sa carrière solo.

« J’ai beaucoup d’invitation­s comme soliste. Je vais prochainem­ent à Séville, en Espagne, à Bogota, en Colombie, avant d’aller en Chine. Ma carrière de violoniste est actuelleme­nt au sommet. La prochaine étape sera d’aller faire des concerts à l’étranger en tant que chef invité pour jouer avec d’autres orchestres. »

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