Le Journal de Quebec - Weekend
UN DEMI- TIM BURTON
Cette nouvelle version de l’histoire de l’éléphanteau Dumbo avec Danny DeVito, Colin Farrell, Michael Keaton et Eva Green est signée Tim Burton qui avait habitué les cinéphiles à un peu plus de folie.
L’idée en soi n’est pas mauvaise. Tim Burton a déjà exploré des thèmes tels que l’exil et la solitude, la mort, l’innocence et l’émerveillement, autant de sujets qu’on retrouve dans Dumbo.
La première moitié de ce long métrage, dont l’histoire de base (celle du dessin animé de 1941) a été remaniée et modernisée par Ehren Kruger ( Les frères
Grimm et pas moins de trois Transformers !), est tirée du cerveau du génial cinéaste américain.
Les décors – le matte painting des fonds – rappellent les illustrations d’un conte pour enfants. Le spectateur se retrouve projeté dans une Floride de vieux livre à travers laquelle voyage le cirque de Max Medici (Danny DeVito).
C’est là que Holt Farrier (Colin Farrell, dans un rôle moins bon que celui de Sau
vons M. Banks) retrouve ses enfants (Nico Parker et Finley Hobbins) dont la mère est morte alors qu’il se trouvait dans les tranchées de la Première Guerre mondiale.
Puisqu’il y a perdu un bras, le voici chargé de l’éléphante nouvellement achetée par le cirque. Et elle attend un bébé. Le bébé en question, c’est Dumbo, avec ses oreilles surdimensionnées qui lui permettent de voler.
Un tel prodige attirant les convoitises, V. A. Vandevere (Michael Keaton), entrepreneur peu scrupuleux, décide d’inclure Dumbo dans son parc d’attractions, et incite Colette Marchant, sa petite amie trapéziste, à intégrer l’animal dans son numéro.
EFFICACES ET TRÈS BELLES
Les couleurs – rouge, blanc, écru –, les acteurs vus ensemble dans Batman (le tandem DeVito et Keaton), les animaux en CGI (images générées par ordinateur, un succès technique jusqu’à un certain point), les yeux de l’éléphanteau, son air adorable et la cruauté de certains humains sont autant de pièces efficaces et très belles de ce puzzle nostalgique.
La suite, qui se déroule dans le Dreamland de Vandevere, sorte de relookage cinématographique du Tomorrowland de Disneyland lumineux, s’égare.
Exit l’atmosphère burtonnienne (outre de trop rares instants qui détonnent), ter- minée la poésie animale, finie l’allégorie.
Le public se retrouve projeté dans un film d’action aux univers visuels tellement différents qu’ils en deviennent incohérents.