Le Journal de Quebec - Weekend

DANS LES COULISSES DE L’OPÉRA ROCK

Fabienne Thibeault, la première serveuse automate, partage ses souvenirs de l’opéra rock Starmania dans Mon Starmania, un ouvrage publié en même temps que le 40e anniversai­re de la production. Elle raconte avec émotion les coulisses de cette production da

- MARIE-FRANCE BORNAIS Le Journal de Québec

Fabienne Thibeault avait 26 ans à l’époque. Elle décrit la vie quotidienn­e à Paris, chez France Gall et Michel Berger, où elle a vécu à l’époque.

Elle partage plusieurs anecdotes personnell­es des coulisses du spectacle, racontant les beaux moments, mais aussi les défis techniques, les costumes extravagan­ts, les sautess d’hu d humeur des uns, les ego de es autres.

Se replonger dans l’époque n’était pas évident, dit-elle. « On se dit toujours, à un moment ou un autre, est-ce que c’est vraiment ça qui est arrivé, ou si je me suis composé un souvenir? Je me dis toujours que l les souvenirs sont un petit peu altérés par le temps quii passe », dit-elle.

Elle ne voulait pas parler de tout. « Il y a beaucoup de livres qui ont été publiés sur Starmania, surtout en France », ajoute-t-elle.

« Je me suis dit, tout a été dit, tout a été raconté, bien mis en ordre. J’ai préféré y aller par évocation, pour faire une chronique. »

SE REMETTRE DANS L’AMBIANCE

La production est décrite du point de vue d’une Québécoise qui débarque à Paris. « J’ai essayé de me remettre dans ce

mood, dans cette ambiance », ajoute-telle en évoquant l’époque des micros à fils et des technicien­s couchés sous le décor pour tirer sur les fils.

Deux souvenirs sont plus marquants. « La première fois que je suis rentrée sur l’introducti­on musicale, devant 3700 personnes, à l’époque, et que je voyais un parterre de gens, au loin... je me suis dit : wow ! Ou je rentre et je continue, ou je retourne chez nous ! Mais tu continues, parce que c’est plus fort que tout ! »

L’autre est un petit peu plus intime, secret : elle avait consolé Daniel Balavoine qui s’était fait rabrouer par Diane Dufresne.

« Connaissan­t Diane, elle a dû s’excuser après. Mais c’est pour montrer que dans les circonstan­ces, à l’époque, on était tous un peu tendus ! »

BERGER ET PLAMONDON

Elle est toujours admirative du travail de Michel Berger et de Luc Plamondon. « Michel Berger était influencé par la musique anglo-saxonne. Il aimait beaucoup Gershwin, par exemple, et le gospel, et toute cette harmonisat­ion qui sortait de la musique franco-française. » Luc Plamondon,Plamo dit-elle, avait une écrituree franche, directe, simple, maiss bien organisée et bien strructuré­e. « C’est un gars qui n’an pas besoin de 150 mots pourp faire une image. » Elle note que les thèmes qui étaient abordés, à l’époque, semblaient lointains.l « Parler du terroorism­e, de la montée de la vioolence dans les banlieues, du reefus de vieillir… Stella Spotligght, par exemple, ce qui la faitfit souffrir,ffi c’est qu’elle ne veut pas vieillir, donc accepter de passer de l’autre côté du miroir. Elle s’acoquine avec Zéro Janvier, le businessma­n- politicien. On ne voyait pas ça à l’époque. Le star-system qui se mélange à la politique, la téléréalit­é, l’omniprésen­ce des médias... Certaines personnes le voyaient venir, certaineme­nt, mais aujourd’hui, on est en plein dedans. »

UN REGRET

La carrière de Fabienne Thibeault a pris un tournant à cette époque. « En interpréta­nt le rôle de Marie-Jeanne, dans Starmania, avec ces magnifique­s chansons, je suis devenue vraiment une interprète. D’une certaine façon, ça a, oui, changé ma vie. Par contre, j’ai toujours été assez désolée qu’on n’ait pas joué au Québec cette version-là. Il y en a eu d’autres après – magnifique­s –, mais qu’on ne soit pas venus jouer au Québec, ça reste un grand regret. » Auteure-compositri­ce-interprète, Fabienne Thibeault a été la première à incarner le personnage de la serveuse automate dans

Starmania, sur l’album original et sur scène. Elle sera présente au Salon internatio­nal du livre de Québec.

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