Le Journal de Quebec - Weekend

L’APRÈS-#MOIAUSSI

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À l’automne 2017, différents scandales sexuels ont éclaté publiqueme­nt, dont ceux impliquant Gilbert Rozon et Éric Salvail. Le mouvement #MoiAussi avait été lancé dans la tourmente pour les victimes d’inconduite­s sexuelles. Un an et demi plus tard, peut-on dire qu’il y a un avant et un après #MoiAussi?

« Ce n’est pas parce qu’on nomme le problème qu’il est tout à fait réglé, répond Virginie Fortin. Mais le climat de peur a changé de camp, j’ai l’impression. Il y a un moins grand malaise à verbaliser les inconforts ou les comporteme­nts sexuels déplacés. La première fois que j’ai fait du stand-up dans un bar, je portais un t-shirt et on m’a mis mon 25 $ dans ma brassière, en joke. Je n’en revenais pas ! Ne serait-ce que pour que cette joke-là n’arrive plus jamais… »

ROZON A PARIS

Quand « l’affaire Rozon » a explosé, Virginie Fortin a pensé quitter l’Agence Juste pour rire avec qui elle travaillai­t. « À ce moment-là, j’étais passée par toute la gamme des émotions. Mais ç’a finalement été salutaire de rester. Je me suis dit que s’il y avait une entreprise qui allait maintenant se surveiller, c’était bien celle-là. »

En décembre dernier, à Paris, tout de suite après sa sortie de scène, Virginie a appris que Gilbert Rozon avait assisté au spectacle qu’elle venait de donner. « C’est la productric­e qui me l’a dit. J’ai fait “pardon?” Il est persona non grata à mes spectacles. Il est venu sans avoir été invité et il est reparti comme si de rien n’était. J’étais sous le choc total. Dans mon spectacle, je parle contre les gens à l’argent et contre les agresseurs sexuels. Je ne comprends pas comment il a réussi à trouver ça drôle. »

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