Le Journal de Quebec - Weekend

SE LIBÉRER ENFIN DES LIENS TOXIQUES

- MARIE-FRANCE BORNAIS Le Journal de Québec

Se pourrait-il que les rencontres que tout un chacun fait dans sa vie, les bonnes comme les moins bonnes, ne soient pas exactement le fruit du hasard ? Dans un nouveau roman très personnel, Et que nos âmes reviennent..., la psychologu­e française Sabrina Philippe raconte à quel point il est important de se libérer des liens toxiques – même ceux qui datent de très longtemps – pour enfin retrouver une paix intérieure.

Son roman décrit l’histoire d’amour toxique entre une psychologu­e et un séduisant avocat à l’internatio­nal.

Une attirance mutuelle les invite à mieux se connaître, mais lorsqu’il lui propose de faire vie commune, tout change.

De charmant et intéressan­t, il devient fermé, dur, exigeant, parfois même violent. Peu à peu, son racisme et son intoléranc­e deviennent évidents.

Son lent travail de sape fait en sorte que la psychologu­e, qui devrait pourtant être capable d’analyser ce qui se passe, finit par s’excuser de tout et s’éteint peu à peu.

Un jour, elle réalise que c’est assez. Pour comprendre, elle se questionne sur beaucoup d’éléments étranges qui les lient l’un à l’autre, et qui semblent traverser le temps.

Des réminiscen­ces de la Seconde Guerre mondiale font surface, et les morceaux du puzzle s’assemblent quand elle commence à se pencher sérieuseme­nt sur le sujet. Les liens toxiques, découvre-t-elle, ne datent pas d’hier...

Sabrina Philippe, en entrevue, confie qu’elle avait abordé le thème de la réincarnat­ion dans son roman précédent, mais pas de cette façon.

« On parle beaucoup de lumière, notamment dans la spirituali­té, mais je voulais parler de l’ombre aussi. L’ombre qui est en nous et qui est à l’extérieur de nous. »

L’ombre, dans son livre, fait référence également à la Seconde Guerre mondiale, au racisme, à l’antisémiti­sme.

« C’est très présent, et c’est d’autant plus présent aujourd’hui puisque nous vivons des heures qui ressemblen­t aux années 1930. C’est très inquiétant, ce qui se passe, parce que ça rappelle les heures sombres de l’histoire. »

RELATIONS TOXIQUES

Le thème des relations toxiques, qu’elle aborde en parallèle, est universel.

« La première phase est toujours belle... on croit qu’on a rencontré le prince ou la princesse charmante. Il y a toujours cette phase idyllique avant que les choses se dégradent », prévient-elle.

« Je le dis dans le livre : le propre du piège, c’est de ne pas le voir, tant qu’on ne l’a pas effleuré. On ne voit pas et petit à petit, on rentre dans une sorte de piège. Quand on se réveille, on est pris, on est dedans et on a déjà perdu une estime de nous-mêmes. On a déjà perdu des forces. Et c’est ça aussi qui peut empêcher de partir. »

Ce qu’elle écrit reflète la réalité : empêtrés dans des relations nocives, les gens tombent malades, font des dépression­s.

« C’est une histoire qui est très inspirée de faits réels, tu l’auras compris », dit-elle.

On sent en effet que ce qu’elle raconte est très personnel, sans esprit de vengeance.

« Aux personnes qui sont aux prises avec ce type de relations, je dis : regardez à l’intérieur de vous, pour voir pourquoi ce lien toxique vient se nouer. Souvent, c’est le petit enfant en soi qui veut de la reconnaiss­ance, qui veut être aimé. »

ÉCRIRE POUR SOIGNER

Sabrina Philippe écrit pour soigner, dit-elle. « Je crois que c’est le maîtremot. Je suis une thérapeute dans l’âme, et même quand je fais des interventi­ons à la télé ou à la radio, c’est pour soigner. Je me dis toujours qu’il y a peut-être une phrase, un mot qu’une personne va entendre, qui va lui permettre soit de faire une thérapie, soit de comprendre quelque chose. »

Sabrina Philippe est psychologu­e, rédactrice et chroniqueu­se pour des émissions de radio et de télé en France.

Elle a écrit le best-seller Tu verras, les âmes se retrouvent toujours quelque part.

Elle rencontrer­a les lecteurs au Salon internatio­nal du livre de Québec.

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