Le Journal de Quebec - Weekend
ENFIN DES POKÉMON AU CINÉMA !
Drôles de petites créatures nées dans un jeu vidéo japonais en 1996, les Pokémon sont un phénomène de culture populaire aussi important que Mickey Mouse !
Depuis leur naissance sur la console Game Boy, ces « monstres de poche » comme ils sont connus au Japon — Pokémon étant la contraction des termes japonais — ont généré des ventes de 61,1 milliards $ dans le monde, tous supports confondus.
Déclinés en mangas, en productions animées, en cartes à échanger, en édition de Monopoly et même en CD de musique, ce n’était donc qu’une question de temps avant que les Pokémon fassent leur entrée dans les salles de cinéma.
Mais dans une industrie dominée par les adaptations de franchises, pourquoi avoir attendu aussi longtemps? En entrevue avec les médias américains pendant le tournage de Pokémon :
Détective Pikachu en Angleterre, le producteur Ali Mendes a expliqué que « la raison en est fort simple. La technologie est finalement à un point où le rendu informatique d’un Pokémon en prises de vue réelles sera beau. »
Pas question donc d’adopter la même approche que pour Les Schtroumpfs des studios Sony, dans lequel les bonshommes bleus avaient l’air de personnages d’un dessin animé.
DÉBROUSSAILLER LE TERRAIN…
Afin de fusionner l’univers imaginaire des Pokémon (bien qu’il existe à la télévision, le film est l’adaptation de Détec
tive Pikachu, jeu vidéo sorti sur Nintendo DS en 2016) et la réalité, les équipes chargées du visuel se sont grandement inspirées des… Animaux fantastiques, franchise dérivée des Harry Potter!
« Nous essayons de faire un film très réaliste avec les personnages les plus étranges qui soient. Nous essayons de créer un univers composé, dans le sens
Animaux fantastiques du terme, d’un environnement hyper réaliste dans lequel ces créatures existent d’une manière crédible », a détaillé Nigel Phelps, le chef décorateur du long métrage.
Il a également indiqué ne pas avoir puisé son inspiration dans les oeuvres existantes des Pokémon, mais plutôt privilégié la création d’un univers spécifique, visible uniquement dans la version cinématographique.
Pour le visuel de Rhyme City, il a rassemblé des éléments familiers afin de mieux dérouter le spectateur. Ainsi, la métropole tire son paysage de Vancouver et son architecture d’un mélange de Manhattan, Londres et Tokyo.
Par contre, ce ne fut pas facile d’inclure autant de Pokémon, eux qui se comptent véritablement à plus de 800.
Pour Greg Baxter, responsable des effets visuels, « il y a des centaines et des centaines de Pokémon dans l’univers des Pokémon. Dans certains films sur lesquels j’ai travaillé, nous avions des douzaines de personnages créés par ordinateur et c’était déjà beaucoup. Pour celui-ci, le budget a été fixé à 60 Pokémon ce qui, honnêtement, est un travail titanesque, chaque créature ayant sa propre structure musculaire et tout ce qui la fait bouger. »
Le chiffre de 60 Pokémon n’a pas été fixé par hasard et n’est pas entièrement lié aux contraintes budgétaires. Il répond à une réalité cinématographique, ainsi que l’a souligné Greg Baxter.
« Le fait d’en avoir 60 nous permet d’arriver à un équilibre entre les personnages principaux et secondaires. À part la dizaine de Pokémon pour lesquels nous avons des scènes spécifiques, les autres changent au fur et à mesure du tournage, puisque nous découvrons l’univers dans lequel ils vont évoluer et le genre de créatures qui s’inséreraient parfaitement dans les scènes. »
ET LES ACTEURS DANS TOUT ÇA ?
Puisque le film réalisé par Rob Letterman est l’adaptation du jeu vidéo Détec
tive Pikachu, il en reprend les grandes lignes. Tim Goodman (Justice Smith), ancien dresseur de Pokémon, est à la recherche de son père disparu alors qu’il menait une enquête sur lesdites créatures. Tim devient le partenaire de
Pikachu (voix de Ryan Reynolds en version originale anglaise), qu’il est le seul à pouvoir entendre. Ils feront la connaissance de Lucy (Kathryn Newton), qui rêve de devenir journaliste d’enquête.
Le tournage n’a pas été facile, comme en a témoigné Justice Smith. « Nous avons d’abord lu tout le scénario avec Ryan vêtu d’un casq que de captation de mouvements, en train de dire se es répliques. J’ai ainsi vu la a manière dont il improvisait, comment il interprétait ses dialogues et comment il les jouait. Puis, sur le plateau, nous avions un liseur qui disait les répliques de Ryan, mais il fallait qu ue je me souvienne de ce qu u’il avait fait. Globalement, c c’est une question de mémoire. J’ avaisiéga le mentélt des enregistrements de la performance de Ryan que je peux écouter afin de me rappeler la manière dont il jouait. Mais c’était très difficile. »
Et Kathryn Newton a précisé que chaque scène nécessitait deux prises. « La première est une prise de référence avec des marionnettes afin que nous sachions où poser nos yeux et où les Pokémon seraient disposés. Puis, la seconde est faite sans les marionnettes. Justice et moi jouons tous les deux. » Pour le producteur Ali Mendes, Poké
mon : Détective Pikachu va au-delà de l’univers habituel des Pokémon et offre aux amateurs de ces créatures imaginaires des personnages auxquels il est possible de s’identifier.
’HISTOIRRE D’ABORD
« Cee qui nous a intéressé, c’estt que les Pokémon exiistent depuis plus de 200 ans. Il sort un film d’animation chaque nnée et les dessins animésm existent depuis un boon moment. Par contre, lorrsqu’on fait un long métrage, il faut que l’histoiree définisse tout. Il faut qu’on ses soucie des personnages ett du scénario. Au coeur ded DétectiveDétti Pikachu,Pik on trouve une excellente histoire qui nous a permis de trouver comment nous positionner à l’intérieur de la franchise. C’est l’histoire d’un père et de son fils. Les personnages possèdent quelque chose qui va permettre au public de s’identifier à eux et de s’y reconnaître. »