Le Journal de Quebec - Weekend
UNE ARMÉE DE MONSTRES
Michael Dougherty prend le relais de Gareth Edwards dans le long métrage Godzilla : roi des monstres dont il revendique la dissemblance avec Godzilla sorti en 2014. Plus de monstres, plus d’action et, évidemment, plus de Godzilla sont donc au menu…
Sur le plateau visité par les médias américains, Michael Dougherty se situe rapidement. « J’aurais tendance à dire de mon film qu’il est le Aliens, le retour à l’Alien de Gareth. » Il explique : « Si on compare Alien – un film de science-fiction très simple avec peu de fioritures –à Aliens, le retour, qui possède des moments plus amusants et plus humoristiques, nous nous situons quelque part au milieu. »
« Ici, Monarch est au coeur de nos préoccupations et je trouve ce concept vraiment fascinant. L’idée qu’il existe une agence secrète chargée de traquer des montres géants… c’est un rêve devenu réalité pour moi », dit celui qui a consommé des dessins animés de Godzilla lorsqu’il était âgé de deux à sept ans !
LES TITANS SE RÉVEILLENT
« Celui-ci est donc plus un film d’ensemble. Le premier film parlait du personnage de Ford Brody (Aaron Taylor-Johnson) qui se fraye un chemin, Monarch n’étant que l’élément d’un contexte. J’ai eu le sentiment qu’il y avait, ici, une opportunité de créer Monarch en en faisant un groupe de héros, et l’idée d’un groupe de héros scientifiques m’a vraiment attiré », poursuit-il sur le plateau du film, situé aux studios Blackhall, en Géorgie, même si certaines scènes extérieures ont été tournées à Mexico et au Nouveau-Mexique.
Les prémices et la fonction de Monarch, les premières explorées dans
Kong : Skull Island et la deuxième dans le premier Godzilla, sont la base de l’inspiration du cinéaste. « J’avais la possibilité de transformer Monarch en un groupe d’humanistes qui, contrairement à bon nombre d’agences gouvernementales ayant des visées néfastes, ont une vision très positive de ce que sont ces créatures et de ce qu’elles représentent. »
« Ce n’est pas un film de Marvel dans lequel vous avez des personnages en costumes ou dotés de super pouvoirs et qui se battent sans fin. Ici, nous présentons des personnes très intelligentes et capables, qui affrontent des défis quasi impossibles. Dans notre climat social actuel, dans lequel la science est constamment remise en question, l’idée de créer un film dans lequel les scientifiques sont des héros est très importante », souligne-t-il. Exit donc les MUTO ( Massive Uniden
tified Terrestrial Organism ou mutant ultime terrestre d’origine inconnue) et place aux Titans, Monarch développant une technologie qui permettrait la communication avec ces créatures, alors que différentes organisations mystérieuses tentent de s’emparer de l’ADN de ces mêmes Titans. En parallèle, Emma Russell (Vera Farmiga) et Madison (Millie Bobby Brown), la fille et l’ex-femme de Mark (Kyle Chandler), ont disparu, probablement kidnappées par une organisation terroriste.
LE CRI DE LA BÊTE
Pour Michael Dougherty, l’un des éléments primordiaux de l’expérience cinématographique qu’il désirait créer, outre la présence de plus de monstres, était l’immersion du spectateur au moyen des sons.
« Je pense qu’on doit pouvoir fermer les yeux, écouter les créatures et pouvoir les identifier sans aucun élément visuel, car les sons qu’elles émettent sont distincts. King Ghidorah, par exemple, pousse un trille criard. J’ai donné aux concepteurs sonores des enregistrements de cris des créatures des films originaux. Dans notre film, Ghidorah, Rodan et Mothra commencent à utiliser certains de ces sons. L’équipe du premier film avait fait un excellent travail avec le rugissement de Godzilla. J’ai poussé mon équipe un tout petit peu plus loin afin que le cri ressemble plus à celui de l’original de 1954. »
Le réalisateur a également voulu conserver un élément important du long métrage de 2014. « Ce que j’ai aimé de l’aspect visuel du film de Gareth, c’est qu’il traitait tout avec réalisme. Il n’y a jamais eu de plan “magique”. Chaque scène avec les créatures donnait l’impression qu’elle aurait pu être tournée par un être humain. […] Lorsqu’on réalise qu’il n’y a aucun moyen qu’une caméra ait pu filmer ce plan, cela fait sortir du film, que ce soit consciemment ou inconsciemment. C’est pour cela que le réalisme des plans a été l’une de nos règles de base. Cela ajoute une impression de poids et de réalité qui manque, à mon avis, dans beaucoup de films à succès. »
Godzilla : roi des monstres déboule en force sur les écrans dès le 31 mai.