Le Journal de Quebec - Weekend

À LA CONQUÊTE D’UN NOUVEAU MARCHÉ

- YAN LAUZON Agence QMI

En 1999, la formation ska Yelo Molo lançait son premier album Écoute !, sur lequel se trouvent ses deux plus grands succès : Gros zéro et Sabrina. Vingt ans plus tard, le moment est venu chatouille­r de nouvelles oreilles.

Le groupe vient de terminer un album en anglais sur lequel il a repris 12 chansons pigées dans six de ses précédents efforts. Le résultat devrait être offert dès cet automne.

« Il ne faut pas se cacher que depuis 10 ans, les radios n’ont pas vraiment joué notre matériel, à tort, je crois, confie Stéphane Yelle, le leader de Yelo Molo. J’ai donc pris les meilleures tounes qui auraient dû être des hits et j’ai fait des textes en anglais, sans jamais traduire mot à mot. »

L’artiste a confiance en ce nouveau projet. Une fois de plus, il est prêt à assumer ses compositio­ns. « Comme ambassadeu­r, je m’en vais vraiment défendre mes tounes. »

PASSIONNÉ ET INSPIRÉ

Après les heureux commentair­es reçus en ligne en réponse aux pièces qu’il a dévoilées, le chanteur espère qu’un nouveau public s’intéresser­a à ce qu’il a à dire.

« On est en train d’ouvrir un autre bassin et c’est voulu. Je pense qu’on a de la musique qui peut être appréciée, dit–il. Le ska a son nom chez les anglophone­s, c’est un style intemporel, c’est ce qui me plaît. Les gens demandent “pourquoi tu reprends cette toune-là et tu la mets en anglais ?” Parce qu’il va y avoir des oreilles neuves dans l’Ouest canadien, aux États-Unis et même en Europe. »

De l’inspiratio­n, Stéphane Yelle en a encore. Et ce ne sont pas les thèmes qui manquent. « J’ai des chansons sur toutes sortes de sujets. J’en ai une qui s’appelle

Ducky, qui parle de Donald Trump, que j’ai mise sur Facebook. On reçoit beaucoup de messages de haine, mais dix fois plus de messages d’amour. Le comptable en moi dit que c’est correct ! »

De plus, le genre musical de prédilecti­on de Yelo Molo vieillit bien, selon l’artiste. « Quand on écoute du vieux ska aujourd’hui, on trouve ça aussi bon qu’avant. On rentre là-dedans, mais on a inséré un peu de surf. On a mis une saveur différente ; on a pimpé les chansons en masse. Y’a même un bout qui fait un peu hip-hop. »

LA FIN APPROCHE

Enseignant en mathématiq­ues depuis 20 ans, Stéphane Yelle a sorti son premier disque – aujourd’hui disponible en édition vinyle – en même temps qu’il a complété son baccalauré­at. Durant deux décennies, il a mené deux carrières de front.

Toutefois, sa belle aventure musicale est dans sa dernière étape. Il voit d’ailleurs la ligne d’arrivée de son parcours. « J’ai un peu le vertige. Je m’étais promis de ne pas encore être sur le stage à 50 ans. J’en ai 45. Cinquante, c’est un chiffre qui fait peur... Je pense que ça devrait être un dernier stretch, mais bien fait. »

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