Le Journal de Quebec - Weekend
APPRENDRE À VOLER DE ses propres ailes
De son propre aveu, Geneviève Leclerc a mis du temps à prendre ses aises, seule, sur scène. Il faut dire que la chanteuse a longtemps tenu la vedette de projets collectifs, que ce soit des comédies musicales telles que Les Misérables et Belles-soeurs, ou encore la revue musicale Cocktail. Mais aujourd’hui, elle se retrouve sur les planches en solo le temps d’une deuxième tournée. Et ça, elle a appris à l’assumer.
« Je trouve ça difficile de me présenter sur scène et de faire un spectacle au complet centré autour de moi. En fait, le mot “moi” n’a jamais existé dans ma démarche. Mon seul rêve, c’est de permettre aux gens de prendre un break de leur vie en leur faisant vivre des émotions. Et les comédies musicales, par exemple, me permettaient de le faire au sein d’un collectif », avance Geneviève Leclerc en entretien au Journal.
Mais depuis sa révélation à La Voix, il y a trois ans, la chanteuse n’a eu d’autre choix que d’apprendre à apprivoiser la solitude, du moins sur les planches. C’est ainsi que le public montréalais pourra la retrouver, le week-end prochain, alors que sa tournée Celle que je
suis s’arrête à la Place des Arts.
DOSER L’INTENSITÉ
Pour l’occasion, elle compte revisiter les titres parus sur ses deux albums, en plus de certains tirés des répertoires de grands qui l’ont précédée. Plusieurs d’entre eux lui permettront même de présenter une nouvelle facette de sa personnalité – plus légère –, dont certains ne soupçonnent même pas l’existence.
« Tout le monde pense que je suis toujours intense ! » lance-t-elle en riant.
« Quand j’ai fait ma première tournée, je sortais de La Voix. Les gens me connaissaient pour des chansons très dramatiques comme Je suis malade. Mais ça prend des moments de légèreté pour laisser le public respirer et pour que, ultimement, ils soient mieux préparés lorsque vient le temps de chanter
Je suis malade. Ça prend un équilibre », poursuit-elle. On pourra donc entendre quelques chansons originales, certes, mais surtout plusieurs relectures endisquées par la chanteuse au fil des ans, empruntées à Johnny Hallyday, Dan Bigras ou encore Léo Ferré.
INTERPRÈTE AVANT TOUT
Geneviève Leclerc ne cache pas qu’elle a commencé à porter le crayon au papier dans l’espoir, un jour, de proposer un titre signé de sa plume.
Mais pour le moment, la chanteuse se plaît parfaitement bien dans son rôle d’interprète, et ce, sans le moindre complexe.
« Pour plusieurs, le seul moyen d’être considéré comme un artiste complet, c’est d’être auteur-compositeur-interprète. Mais est-ce qu’on demande à Anne Dorval quand elle va commencer à écrire les rôles qu’elle interprète? Bien sûr que non !
Et c’est bien correct comme ça. Que je sois la première ou la centième à chanter une chanson, moi ça ne me dérange pas », explique-t-elle.
« De toute façon, le plus beau compliment qu’on puisse me faire, c’est de penser que chacune de mes chansons originales est une relecture. Ça me rend heureuse parce que ça veut dire que la mélodie est assez accrocheuse à la première écoute, mais aussi que les gens se reconnaissent dans cette chanson-là », conclut Geneviève Leclerc.