Le Journal de Quebec - Weekend
UN FILM BOULEVERSANT ET NÉCESSAIRE
Quatorze ans. C’est le temps que le réalisateur québécois Guillaume de Fontenay a mis avant de pouvoir enfin tourner son film Sympathie pour le diable. Mais on peut dire que l’attente en aura valu la peine.
● Sympathie pour le diable ★★★★★
Un film de Guillaume de Fontenay
Avec Niels Schneider, Vincent Rottiers et Ella Rumpf. À l’affiche
C’est effectivement une oeuvre à la fois bouleversante et nécessaire que Guillaume de Fontenay signe avec ce filmchoc tiré des récits du défunt reporter de guerre Paul Marchand.
Adapté du livre du même titre de Marchand, Sympathie pour le diable transporte le spectateur en plein coeur de la guerre de Bosnie-Herzégovine, à Sarajevo, en novembre 1992. La capitale bosnienne est assiégée depuis sept mois par l’armée serbe.
Correspondant pour plusieurs médias en Europe et au Canada, le jeune reporter de guerre Paul Marchand (joué par Niels Schneider) sillonne la ville à bord de sa vieille Ford Sierra pour témoigner de cette guerre insensée qui fait d’innocentes victimes chaque jour, sous le regard impassible de la communauté internationale. les gens prendre parti pour les victimes qui continuent de mourir dans l’indifférence totale ? Ou doit-il continuer à faire son travail en gardant son objectivité journalistique ?
Tourné avec un grand souci d’authenticité, Sympathie pour le diable nous plonge dans l’enfer de la guerre avec un réalisme percutant. Pendant toutes ces années où il préparait son film, le réalisateur Guillaume de Fontenay a développé une parfaite maîtrise de son sujet, et ça paraît.
La reconstitution historique impeccable d’un Sarajevo assiégé, la mise en scène nerveuse et les images filmées caméra à l’épaule nous donnent l’impression de vivre cette guerre de l’intérieur.
La réussite du long métrage repose aussi en grande partie sur la performance de l’acteur franco-québécois Niels Schneider, qui est d’une justesse remarquable dans la peau de Paul Marchand. Tant dans sa démarche que dans sa façon de parler et même de fumer le cigare, il est totalement habité par le personnage. Il en résulte un film puissant et pertinent qui rappelle une fois de plus l’importance du journalisme.