Le Journal de Quebec - Weekend

FEMMES DE TÊTE

Dans Épidémie, l’une des séries les plus attendues cet hiver, Julie Le Breton et Mélissa Désormeaux-Poulin campent deux médecins qui doivent mettre leurs différends de côté pour lutter contre un virus mortel au Québec. Entrevue.

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX Le Journal de Montréal marc-andre.lemieux @quebecorme­dia.com

Depuis plusieurs années, vous êtes deux des comédienne­s les plus demandées, et pourtant, vous n’aviez jamais joué ensemble avant Épidémie. C’est difficile à croire...

Mélissa Désormeaux-Poulin : On ne s’était jamais croisées. Même pas une fois !

Julie Le Breton : Betty et Veronica se retrouvent enfin ! MDP : Ça fait partie des raisons pour lesquelles j’étais contente de faire Épidémie. J’étais vraiment heureuse de jouer avec Julie. JLB : On s’est rendu compte qu’on avait une façon très similaire de travailler. On a beaucoup ri ensemble. MDP : Je me suis tout de suite sentie en sécurité en tournant avec Julie. C’est quétaine à dire, mais c’est vrai ! JLB : Je corrobore. Avec quels autres acteurs souhaiteri­ez-vous travailler?

MDP : Oh… Il y en a vraiment beaucoup. JLB : Oui… Je suis comme : « Mon Dieu ! Qui vais-je nommer ? » MDP : Je pense à Debbie LynchWhite… JLB : J’aimerais beaucoup jouer avec Élise Guilbault. MDP : Ève Landry. Je n’ai jamais joué avec elle. JLB : Moi non plus. Et pourtant, vous êtes toutes trois dans Épidémie…

MDP : Oui, mais on n’a aucune scène ensemble. JLB : Anne Dorval ! J’ai fait un sketch avec elle lors d’une soirée-bénéfice, et j’étais comme : « Ah ! Mon idole ! » Vous roulez votre bosse depuis plusieurs années. Mélissa a commencé en 1989 dans Jamais deux

sans toi, Julie en 1998 dans Watatatow. Vous connaissez bien votre industrie. Vous l’avez vue évoluer. Pouvez-vous nommer quelque chose qui a changé pour le mieux et quelque chose qui a changé pour le pire?

MDP : À l’époque de Jamais deux sans toi, on avait trois jours de répétition, et on enregistra­it la quatrième journée... avec trois grosses caméras studio. Côté positif, la télévision s’est vraiment rapprochée du cinéma, mais côté négatif, on a perdu beaucoup, beaucoup de temps. Pour explorer, entre autres. Ça fait en sorte qu’on propose des trucs très safe. Parce qu’on ne peut pas trop se tromper.

JLB : Ça fait aussi en sorte que les gens qu’on engage sont des gens extrêmemen­t efficaces, comme nous deux. Ce n’est pas pour nous lancer des fleurs, mais on est capables de travailler sous cette pression. D’un autre côté, il y a des acteurs formidable­s qui auraient besoin d’un peu plus de temps. Pas parce qu’ils sont

slow, mais parce que leur processus de création a besoin d’être un peu plus smooth, moins garroché, du genre : « Hey, change-toi, pis viens dire tes répliques ! » À cause du rythme des tournages, on les voit moins. C’est déplorable. Point de vue positif?

JLB: On tend de plus en plus vers une diversité des genres, des origines... C’est quelque chose qu’on voit enfin. Particuliè­rement dans Épidémie, une série qui montre un couple homosexuel qui essaie d’avoir un enfant avec une mère porteuse sans que leur orientatio­n soit le centre de l’histoire. On s’est enfin libéré de certains stigmates.

Sans rien divulgâche­r, est-ce qu’on peut s’attendre à tout un choc quand vos personnage­s vont finalement se croiser dans Épidémie?

MDP : C’est rough, mais pas explosif. C’est vrai qu’on joue dans les platesband­es l’une de l’autre.

JLB : Pour mon personnage, AnneMarie, la question c’est : comment tu fais pour travailler avec quelqu’un qui, dans la vie, te brise le coeur ?

MDP : Anne-Marie, c’est quelqu’un de très cérébral. Elle finit par trouver son angle d’attaque. Et Chloé aussi. C’est une fille indépendan­te. C’est une médecin célibatair­e. Elle est libre et complèteme­nt décomplexé­e.

JLB : C’est deux types de femmes qui existent, mais qu’on voit rarement à la télévision. J’ai hâte de voir comment les gens vont réagir.

MDP : Déjà, les gens me disent : « Oh ! Tu joues une méchante ! » Mais ce n’est pas une méchante ! JLB : Alors que si c’était un gars…

MDP : Personne ne dirait que c’est un méchant…

TVA présente Épidémie à partir du mardi 7 janvier 21 h.

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