Le Journal de Quebec - Weekend

JE SAIS QUE LE MEILLEUR EST À VENIR »

- ROXANNE TREMBLAY

Geneviève, as-tu ressenti un impact sur ta vie depuis ton arrivée dans District 31?

Cette série m’a fait découvrir une partie de moi que je ne connaissai­s pas. Je n’avais jamais connu l’expérience de travailler sur des tournages intenses avec une vraie routine sur du long terme, et j’ai découvert que j’aimais vraiment ça. Il y a toute cette vie quand on arrive à

District 31. J’arrive le matin et je suis heureuse de venir travailler, j’ai ma loge, je l’ai même décorée avec des affiches. J’arrive avec mes cahiers, je surligne mes affaires, je me concentre, c’est une discipline que j’aime. Ça me fait triper ! Ça fait longtemps que je n’avais pas eu un rôle de cette ampleur.

Je l’apprécie, ce repère des deux dernières années.

Tu disais que la première année était plus difficile que la seconde. En quoi?

Oui. Comment dire… Moi, je me trouvais un peu rouillée. J’avais moins joué dans les derniers temps et je me devais de revenir aussi en forme que les autres comme actrice. J’ai pédalé. On ne savait pas si mon personnage était gentil ou pas, et moi non plus. Je ne savais pas ce qu’elle allait devenir et, je vais l’admettre, je me suis trop stressée avec ça. Là, je savoure et j’ai plus de plaisir.

Je trouve intéressan­t que tu parles du stress qui peut finir par atteindre nos performanc­es; ça touche bien des gens.

Oui, dans mon métier, quand on est énervé, on ne peut pas jouer. L’an dernier, pendant les Fêtes, la maman de mon conjoint est décédée et nous avons passé tout le mois aux soins palliatifs. J’ai tenu la main de quelqu’un qui a laissé aller son dernier souffle pendant que je lui caressais la main. Je vais te dire que lorsque je suis revenue travailler, je pensais moins à ma petite personne. C’est le plus beau cadeau que ma belle-mère m’ait fait.

Tu as vécu quelque chose de grand.

Oui, et de beau. Ça remet les choses en perspectiv­e. Et c’est mieux comme ça. Maintenant, c’est juste du bonbon. Le personnage de Gabrielle Simard est enfin établi et on la connaît un peu plus. Elle est un peu comme la maman du poste de police : elle est directive et elle aime son monde. Il y a quelque chose d’attachant chez elle, je l’aime.

J’aime l’idée qu’un personnage féminin puisse avoir de l’autorité sans passer pour hystérique ou contrôlant­e... Ou calculatri­ce.

Non, ce n’est pas ça! C’est une femme qui fait bien son travail, qui aime son équipe, et sa gang est un peu délinquant­e. Un ami capitaine de police me disait que parmi ses gens, la moitié seraient devenus des criminels s’ils n’avaient pas été policiers. Il y a quelque chose dans la nature du policier qui aime le risque et le danger. Elle, dans ses fonctions, elle doit les ramener un peu. Il n’y a pas un soir, la veille d’un tournage, où je me couche et où je n’ai pas le trac de tourner le lendemain. C’est parce que je veux bien faire, je veux bien jouer.

Quand tu regardes les informatio­ns et qu’il y a des enquêtes, est-ce que ta façon de voir les actualités a changé?

Avec District 31, je comprends plus certaines situations, comme un enquêteur qui doit payer un informateu­r rapidement ou quand je vois un homicide, ça m’intrigue. J’ai beaucoup de respect pour le corps policier, j’ai toujours pensé que c’est un travail essentiel. Nous, quand on fuit un problème, eux rentrent directemen­t dedans.

District 31, de retour le lundi 6 janvier à 19 h, à Radio-Canada. 5e rang, de retour le mardi 7 janvier à 21 h, à Radio-Canada.

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GENEVIÈVE BROUILLETT­E

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