Le Journal de Quebec - Weekend
VOLER AVEC LES OISEAUX POUR LES SAUVER
Avec son joli et émouvant film d’aventure Donne-moi des ailes, le réalisateur français Nicolas Vanier a conquis un large auditoire, dont les spectateurs montréalais, qui lui ont décerné le prix du public lors de la plus récente édition de Cinemania.
L’histoire vraie et inspirante de Christian (campé par Jean-Paul Rouve), qui se lance dans une audacieuse quête, en plein vol, afin de venir à la rescousse des oies sauvages, interpellait le cinéaste. « Ce qui m’a séduit dans ce film, c’est ce parcours d’un homme un petit peu fou qui va consacrer toute son énergie, toute sa détermination, pour faire la plus belle chose qui soit, c’est-à-dire sauver une espèce en voie de disparition », a-t-il confié.
SURPRENANTE COMMUNION
Pour Nicolas Vanier, l’ajout du fils de Christian, prénommé Thomas (joué par Louis Vazquez), à la barre de l’appareil qui s’élance dans le ciel revêtait une importance capitale. « Christian a effectué ce voyage avec sa femme et non pas l’un de ses enfants. Mais je voulais rajouter cette relation entre un adolescent d’aujourd’hui, complètement obnubilé par les jeux vidéo, qui passe des heures et des heures tous les jours dans ce monde artificiel, et son fou de père. » Élément incontournable de l’aboutissement d’efforts répétés, la communion entre les oiseaux et le jeune Thomas laisse pantois.
« Certains animaux, dont les loups, et certains oiseaux migrateurs reconnaissent pour parent le premier être vivant qu’ils voient, a expliquéqué Ni Nicolas Vanier. Se basant su ur cette théorie, Christian s’est imaginé pouvoir voler avec des oiseaux en les habituant à un bruit de moteur à leur plus jeune âge, même depuis l’intérieur de la coquille. C’est quelque chose qui a fonctionné, et pas simplement pour le plaisir de voler avec de es oiseaux […], mais qui ava ait pour but de reprogrammer, en quelque sorte, le petit GPS qu’avaient ces oiseaux dans la tête, pour leur apprendre un nouvel itinéraire de migration. »
Seulement en Europe, le réalisateur précise que 420 millions d’oiseaux sont disparus, soit un tiers du nombre total. Pire encore : un autre tiers est déjà condamné à disparaître. « Aujourd’hui, la question qui se pose est de savoir si nous allons pouvoir et si nous voulons sauver le dernier tiers. »
NOTE D’ESPOIR
Nicolas Vanier a opté pour un film pur bonheur afin de traiter d’un sujet important comme celui de la survie des oiseaoiseaux. « On vit dans un mondee où un jour, c’est le coroonavirus, un jour c’est l’AAmazonie qui brûle, l e l’Australie, lendemain c’est c’est une crise économique, ce sont des chiffres plus aalarmants les uns queq les autres... Il me seemble que le cinéma, c’esst de délivrer des messsages — et ça me paraît imporrtant —, mais aussi de fairefi en sorte que les gens, en ressortant de cette bulle rarissime, soient bien », a-t-il indiqué. « Ce qui me plaît aussi dans ce film, c’est qu’il y a, quelque part, une note positive, a-t-il ajouté. C’est bien de faire le constat de tout ce qui va mal, mais c’est bien aussi de parler de ceux qui se battent. » Donne-moi des ailes prendra son envol en salle le 28 février.