Le Journal de Quebec - Weekend

TOUJOURS BIEN PRÉSENT À HOLLYWOOD, MÊME À 90 ANS

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LOS ANGELES | (AFP) Légende des westerns spaghetti et du cinéma américain, Clint Eastwood a fêté dimanche dernier ses 90 ans, mais fidèle à son image de dur à cuire, l’acteur-réalisateu­r ne semble pas prêt à remiser sa caméra au placard.

La vedette oscarisée, qui a enchaîné neuf films ces dix dernières années, ne parle pas de retraite et n’aime de toute façon pas les anniversai­res.

« Nous allons juste faire un truc en famille, très, très calme », a confié son fils Scott Eastwood, 34 ans, à la télévision.

Né en 1930, Clint Eastwood a à son actif plus de cinquante films et a commencé sa longue carrière avec des petits rôles dans les années 1950 avant d’accéder à la célébrité.

Son succès ne s’est jamais démenti depuis : en novembre dernier, il arpentait encore les tapis rouges de ses longues jambes pour son biopic controvers­é Le Cas Richard Jewell.

Le long métrage a été diversemen­t reçu par la critique et s’est surtout attiré des reproches pour avoir dépeint une journalist­e sans scrupules échangeant des faveurs sexuelles en échange d’informatio­ns.

PLUSIEURS CONTROVERS­ES

En vieil habitué des controvers­es, Clint Eastwood est resté droit dans ses bottes de cowboy.

Dans les années 1960, la trilogie des westerns de Sergio Leone qui l’avait rendu mondialeme­nt connu avait déjà été critiquée pour sa violence gratuite.

Quelques années plus tard, Eastwood était taxé de fascisme pour son rôle de policier-justicier dans L’Inspecteur Harry, puis de va-t-en-guerre pour

Tireur d’élite américain en 2014. Il n’a pas récolté que des coups, loin de là : Oscars du meilleur réalisateu­r et du meilleur film pour Impardonna­ble en 1992, il réédite le doublé pour La Fille à

un million de dollars en 2004. Il recevra aussi une Palme d’or au Festival de Cannes pour l’ensemble de sa carrière bien remplie, pas exempte d’échecs parfois massacrés par la critique.

« J’aime à penser que ça glisse sur lui... Il a été étrillé assez fréquemmen­t tout du long », estime Tim Gray, vice-président du magazine spécialisé Variety.

« Je pense qu’il va continuer à travailler aussi longtemps qu’il le pourra. Il semble être poussé par son élan créatif », déclare-t-il à l’AFP.

Poli, mais réputé peu enclin aux confidence­s personnell­es ou aux mondanités, Clint Eastwood a bien évoqué des projets à venir, mais rien n’était programmé avant que la pandémie de la COVID-19 ne provoque la fermeture des studios d’Hollywood en mars dernier.

LA RETRAITE ? PAS SI VITE

En début d’année, le réalisateu­r avait assuré dans une entrevue à la chaîne britanniqu­e ITV qu’il continuait à s’épanouir dans son métier.

« J’aime faire ça, c’est chouette de pouvoir avoir un boulot qui paye », avait-il lancé.

« J’aime être dans des films, j’aime faire des films et j’ai commencé à en réaliser parce qu’un jour, j’ai pensé que j’allais me voir sur l’écran et me dire: “ça suffit, Eastwood, tu devrais faire autre chose” ».

Dans d’autres entrevues, l’artiste avait dit ne pas comprendre pourquoi des personnali­tés comme Billy Wilder et Frank Capra avaient mis un terme à leur carrière prématurém­ent. Il avait quant à lui exprimé son envie de travailler aussi longtemps qu’il trouvera des projets intéressan­ts.

Eastwood avait annoncé qu’il prenait sa retraite en tant qu’acteur après son rôle dans Gran Torino en 2008. Il a toutefois reparu devant la caméra quatre ans plus tard pour Retour au jeu, puis de nouveau en 2018 pour La Mule.

« Il est assez imprévisib­le », dit Tim Gray, qui a l’impression que « maintenant, il fait ce qu’il a envie de faire ».

Ancien maire de la petite ville de Carmel, en Californie, Clint Eastwood reste engagé politiquem­ent. Il avait ainsi soutenu le milliardai­re Michael Bloomberg, candidat malheureux à l’investitur­e démocrate en vue de l’élection présidenti­elle de 2020.

Père de huit enfants et plusieurs fois grand-père, l’acteur était bien entouré dimanche, même si c’est une propositio­n qu’il aurait peut-être préféré refuser.

« Il voudrait probableme­nt qu’on fasse comme si de rien n’était. Il déteste son anniversai­re », a assuré sa fille Alison au magazine Closer.

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Dans L’inspecteur Harry en 1971
Dans Pour une poignée de dollars en 1964
En 2005 à la 77e cérémonie des Oscars CLINT EASTWOOD
Dans Gran Torino en 2008 Dans L’inspecteur Harry en 1971 Dans Pour une poignée de dollars en 1964 En 2005 à la 77e cérémonie des Oscars CLINT EASTWOOD
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En 2019

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