Le Journal de Quebec - Weekend

L’ANNÉE DES FEMMES

- MAXIME DEMERS Le Journal de Montréal maxime.demers @quebecorme­dia.com

Après s’être illustrées sur nos écrans et dans les festivals internatio­naux en 2019, les réalisatri­ces québécoise­s brilleront de nouveau mercredi soir, à la prochaine édition du Gala Québec Cinéma, où elles ont obtenu un nombre record de nomination­s. Une reconnaiss­ance qu’elles n’ont pas volée, clament-elles.

Les mesures gouverneme­ntales pour atteindre la parité hommes-femmes dans le milieu du cinéma semblent avoir déjà porté leurs fruits : dans la dernière année, plusieurs longs métrages québécois réalisés par des femmes ont pris l’affiche. Et ce sont ces mêmes films qui ont obtenu le plus de nomination­s à l’édition 2020 du Gala Québec Cinéma.

Pas moins de six des sept longs métrages nommés pour l’Iris du meilleur film ont été réalisés par des femmes. Et trois de ces cinéastes sont en lice pour le prix de la meilleure réalisatio­n.

C’est le drame Il pleuvait des oiseaux, de Louise Archambaul­t, qui a obtenu le plus de nomination­s, soit treize. La comédie dramatique La femme de mon

frère, de Monia Chokri, suit avec onze citations. Les films Antigone de Sophie Deraspe et Kuessipan de Myriam Verreault ont aussi fait belle figure avec respective­ment huit et sept nomination­s.

Pour les réalisatri­ces en nomination, cette liste de finalistes reflète très bien la dernière année du cinéma québécois.

« Je n’ai pas l’impression que ç’a été manigancé pour répondre à l’air du temps, parce que ce sont tous des films qui ont eu du succès dans les festivals et dans les salles en 2019 », observe la réalisatri­ce de Jeune Juliette, Anne Émond.

« C’est sûr que les nouvelles mesures [de parité] ont fait en sorte qu’il y a eu plus de films réalisés par des femmes dans la dernière année. Mais je pense qu’il y a aussi une part de magie et de coïncidenc­e là-dedans. » La cinéaste Myriam Verreault ( Kues

sipan) rappelle que plusieurs de ses collègues féminines nommées cette année travaillai­ent déjà comme réalisatri­ces bien avant que les mesures de parité ne soient instaurées :

« Pour moi, 2019 n’est pas juste l’année où il y a eu plusieurs films réalisés par des femmes. C’est aussi l’année où on a prouvé qu’on était capables. S’il y a des gens qui craignaien­t que la qualité des films baisse avec les mesures de parité, on leur a cloué le bec dans la dernière année. »

DIVERSITÉ DE GENRES

Lassée d’entendre parler du débat sur la parité, Monia Chokri ( La femme de

mon frère) préfère souligner la variété des films qui ont été nommés cette année :

« Au-delà du fait qu’il y a beaucoup de femmes en nomination cette année, c’est ce qui m’excite le plus, c’est qu’on retrouve désormais au Québec une grande diversité des genres », observe la réalisatri­ce qui a obtenu un prix coup de coeur du jury Un certain regard, au Festival de Cannes, l’an passé.

« On fait des comédies, des drames, des films de genre. On a des ambitions cinématogr­aphiques. Et tous nos styles sont très différents d’un cinéaste à l’autre. Entre Sophie Deraspe, Anne Émond, Xavier Dolan et moi, on ne fait pas du tout le même type de cinéma. »

Chose certaine, les réalisatri­ces n’auront pas l’occasion de célébrer ensemble cette année de cinéma québécois très féminine. En raison de la pandémie, le gala sera présenté en ligne et surtout sans public ( voir autre texte).

« C’est sûr qu’on aurait aimé célébrer tous ensemble. Mais c’est un contexte particulie­r et il faut vivre avec », a conclu Louise Archambaul­t, qui a obtenu des nomination­s pour deux de ses films, Il pleuvait des oiseaux et Merci pour tout. Le Gala Québec Cinéma sera présenté le mercredi 10 juin à compter de 19 h.

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