Le Journal de Quebec - Weekend

Le télétravai­l fait exploser la demande pour le matériel de bureau

Les accessoire­s de bureau se vendent comme des petits pains chauds dans les commerces du Québec à cause du télétravai­l, qui pourrait devenir permanent pour certains travailleu­rs si la crise sanitaire perdure longtemps.

- CAROLINE LEPAGE Collaborat­ion spéciale

Les Québécois qui ont adopté le télétravai­l depuis l’éclosion de la COVID-19 ont presque dévalisé les commerçant­s qui vendent en ligne la « quincaille­rie informatiq­ue » et le mobilier de bureau nécessaire­s pour accomplir leur boulot à la maison.

« Nos ventes en ligne ont triplé depuis le début de la pandémie », indique Daniel Moses, président d’Ugoburo, un fournisseu­r québécois.

« Durant ce temps de l’année, qui est plutôt tranquille d’habitude, on recevait une dizaine de commandes en ligne par jour. Depuis la pandémie, ç’a monté jusqu’à 275 pour une journée. C’est notre record ! Et ça ne baisse toujours pas. On en reçoit encore une centaine par jour! » s’enthousias­me Suzanne Bergeron, superviseu­re chez Buropro Citation de Drummondvi­lle, qui ne vend cependant pas que du matériel de bureau.

Les sites internet de Brassardbu­ro et Buropro Citation, qui détiennent respective­ment des succursale­s dans l’est et le centre du Québec, ont enregistré une explosion de commandes pour les casques d’écoute, imprimante­s, papeterie, classeurs, déchiquete­urs, souris, claviers, cartouches d’encre, etc.

RUPTURE DE STOCK

« Les webcams se sont vite retrouvées en rupture de stock », souligne Johanne Guy, directrice de la boutique scolaire de Brassardbu­ro.

Dans certains cas, elle évalue avoir vendu en deux mois le nombre de produits qui prenaient environ deux ans à écouler.

Le virage accentué vers le télétravai­l a poussé plusieurs

Québécois à vivre un « baptême informatiq­ue » en accéléré.

Chez Bestbuy, le service de soutien informatiq­ue « Geek Squad » a été bombardé de questions venant d’acheteurs qui veulent savoir comment brancher leurs nouvelles technologi­es à la maison.

« Les gens cherchaien­t vraiment à recréer le bureau qu’ils pouvaient avoir au travail. C’est impression­nant de voir comment ils se sont vite adaptés », constate le porte-parole, Thierry Lopez.

Deux mois après le début de la pandémie, l’engouement pour le matériel de travail à la maison ne s’essouffle pas, notamment pour les chaises ergonomiqu­es.

FINI LA CHAISE DE CUISINE

Les magasins qui ont ouvert leurs portes, depuis le 4 mai, reçoivent des employés ayant appris récemment qu’ils travailler­ont à la maison encore plusieurs mois. Pour eux, la chaise de cuisine ne convient plus.

« Toutes les heures, je vends des fauteuils de travail. C’est ce qui est le plus populaire », dit Stéphane Latulippe, directeur de l’ameublemen­t chez Fourniture­s de bureau Denis.

Fannie Cloutier, chargée de comptes chez Ameublemen­t MBH, reçoit chaque jour des clients qui veulent des chaises ergonomiqu­es.

« Les gens viennent et achètent. Ils ne font pas de magasinage », observe-t-elle.

Le président d’Ugoburo croit que le télétravai­l pourrait perdurer encore un an.

« Il y a toute une réorganisa­tion qui est en train de se faire. Ça va avoir un très, très gros impact sur le design futur des aménagemen­ts de bureaux », expose M. Moses.

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Depuis le début de la pandémie, Suzanne Bergeron, superviseu­re chez Buropro Citation de Drummondvi­lle, répond à une hausse spectacula­ire de commandes en ligne pour le matériel de bureau, provenant des travailleu­rs des quatre coins du Québec.

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