Le Journal de Quebec - Weekend

LES ANNIVERSAI­RES DE BATMAN

- ISABELLE HONTEBEYRI­E

L’homme chauve-souris fête ses 25 ans dans Batman pour toujours et ses 15 ans dans Batman : le commenceme­nt…

Lorsque le producteur Michael Uslan et son associé Benjamin Melniker achètent les droits d’adaptation cinématogr­aphique de Batman en 1979, ils ont l’intention de proposer, au grand écran, une vision plus « noire et sérieuse de Batman, de la manière dont Bob Kane et Bill Finger l’avaient imaginé en 1939. » Le projet initial a du mal à trouver preneur avant le

Batman réalisé par Tim Burton et sorti en 1989.

LES MAMELONS DE VAL KILMER…

Après le succès de ce premier volet, Le retour de Batman déboule sur les écrans en 1992. Mais Tim Burton cède son fauteuil de réalisateu­r pour le troisième opus, Batman

pour toujours, qui prend l’affiche le 16 juin 1995. Le justicier masqué change également de visage ; c’est Val Kilmer qui prête ses traits à Bruce Wayne après le remplaceme­nt de Michael Keaton.

Les rênes de cette production au budget de 100 millions $ sont données à Joel Schumacher ( Le feu de

St. Elmo), Burton supervisan­t le tout en tant que producteur. Tommy Lee Jones, Jim Carrey, Nicole Kidman et Chris O’Donnell font de ce Batman un long métrage coloré, léger, presque enfantin (sans parler des mamelons du costume de Batman !), les éléments psychologi­ques détaillant la dualité de Bruce Wayne/Batman ayant été passés à la trappe afin de rejoindre un plus large public. Batman pour toujours engrange plus de 336 millions $ aux guichets mondiaux, devenant ainsi le sixième film aux plus importants revenus de l’année. Au passage, il récolte également trois nomination­s aux Oscars sans, néanmoins, remporter de statuettes.

Du côté des studios Warner Bros., c’est le producteur Peter MacGregor-Scott qui s’assure que le film s’adresse à la « génération MTV » (c’est-à-dire la génération X) en supervisan­t la production de quantité de produits dérivés.

Le phénomène Batman atteint son apogée avec ce troisième long métrage, le deuxième plus rentable des quatre longs métrages de la Warner Bros. Et le dernier, Batman et Robin, sorti en 1997, ne récolte que 238 millions $ au box-office, ce qui sonne le glas de la franchise.

BATMAN RÉINVENTÉ

En janvier 2003, la Warner Bros. veut ressuscite­r son héros. Elle embauche donc Christophe­r Nolan qui s’est fait remarquer avec Memento en 2000. Le cinéaste indique sans détour son intention de « réaliser l’histoire des origines du personnage, ce qui n’a jamais été raconté auparavant. »

Le scénario de David S. Goyer et du cinéaste transporte le cinéphile dans un univers plus sombre et plus réaliste, plus en phase avec le nouveau millénaire, tout en respectant la directive des studios et des producteur­s de faire de Batman : le commenceme­nt un long métrage grand public. S’inspirant de classiques tels que

Blade Runner (1982) ou Superman (1978), Christophe­r Nolan fait de son héros un homme que les cinéphiles peuvent comprendre.

L’un des films les plus marquants des années 2000, Batman : le commen

cement a complèteme­nt transformé la manière dont les aventures des superhéros sont portées au grand écran.

D’ailleurs, Kevin Feige, grand patron des studios Marvel, n’avait-il pas indiqué dans les pages de Wired en 2012 que « le Batman de Chris Nolan est la chose la plus importante qui s’est produite parce que ça a tout renforcé » ?

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