Le Journal de Quebec - Weekend

UN RETOUR DES PLUS ATTENDUS

-

RELAXNEWS | Les millions de lecteurs d’Elena Ferrante, la plus secrète des romancière­s italiennes, vont pouvoir retrouver sous peu leur auteure préférée avec La vie mensongère des adultes, son premier roman depuis la fin de la saga de L’Amie prodigieus­e.

Très attendu également par les libraires qui comptent sur les best-sellers pour relancer leur activité, enrayée par l’épidémie de coronaviru­s, le nouveau livre de l’Italienne bénéficie d’un tirage exceptionn­el de 200 000 exemplaire­s de la part de Gallimard son éditeur.

La romancière n’avait rien écrit depuis 2014 hormis des chroniques pour le quotidien britanniqu­e The Guar

dian, rassemblée­s dans un recueil intitulé Chroniques du hasard publié en 2019 chez Gallimard. Le dernier tome du cycle de L’Amie

prodigieus­e ( L’enfant perdue) publié en Italie en 2014, est sorti en français en 2018.

Les lecteurs francophon­es seront les premiers à pouvoir découvrir ce nouveau roman sorti en Italie en novembre (sous le titre La vita bugiarda

degli adulti) et devenu aussitôt un

best-seller. Les versions en anglais et dans d’autres langues ne seront pas disponible­s avant septembre. Netflix a déjà annoncé une adaptation du livre en série télévisée.

UNE NOUVELLE SAGA ?

En attendant, que recèle le huitième roman d’Elena Ferrante, traduit, comme ses précédents livres, par Elsa Damien ?

Nous suivons le destin de Giovanna, fille unique d’un couple de professeur­s, qui vit une enfance heureuse dans un quartier bourgeois sur les hauteurs de Naples. La collégienn­e est adulée de ses parents, particuliè­rement de son père... jusqu’au jour où elle surprend une conversati­on dans laquelle il la compare à Vittoria, une tante à la réputation maléfique.

Bouleversé­e par ce rapprochem­ent aussi dévalorisa­nt qu’inattendu, Giovanna va chercher à en savoir plus sur cette femme, découvrant au cours de sa quête le quartier populaire où a vécu son père, les secrets de famille, les garçons et la sexualité... On retrouve dans La vie mensongère

des adultes (416 pages) des thèmes déjà présents dans L’amie prodi

gieuse, la saga en quatre volumes qui s’est écoulée à près de 15 millions d’exemplaire­s dans le monde, dont plus de quatre millions en français.

Il est ainsi question dans ce nouveau roman de la place des femmes dans la société, des inégalités sociales, de l’identité, de la loyauté et de la trahison et, toujours et encore, de Naples.

Le livre, palpitant de bout en bout, tient du roman réaliste (dans sa descriptio­n des bas-fonds de Naples), du récit d’apprentiss­age (Giovanna va devoir franchir nombre d’obstacles pour assouvir sa quête) et du manifeste politique (dans la dénonciati­on des mensonges, de l’hypocrisie et du combat pour l’émancipati­on).

Elena Ferrante confirme être une merveilleu­se conteuse. Un bracelet qui passe du poignet d’un personnage féminin à un autre, reliant ainsi toutes les femmes du récit, est de ce point de vue une véritable trouvaille.

La fin du roman reste ouverte. « Le lendemain, je partis pour Venise avec Ida. Dans le train, nous nous fîmes une promesse : nous deviendrio­ns adultes comme aucune fille n’avait réussi à le faire »...

Est-ce la promesse d’une nouvelle saga ? Son éditeur italien, edizioni e/o, s’en défend mais on sait qu’en littératur­e il ne faut jurer de rien.

 ??  ?? LA VIE MENSONGÈRE DES ADULTES Elena Ferrante Gallimard 416 pages
LA VIE MENSONGÈRE DES ADULTES Elena Ferrante Gallimard 416 pages

Newspapers in French

Newspapers from Canada