Le Journal de Quebec - Weekend
LE RITZ SOUS L’OCCUPATION
La romancière américaine Melanie Benjamin a le chic pour trouver des femmes dont l’histoire, atypique, n’a pas toujours été racontée. Après s’être hyper bien documentée, c’est donc la vie de Blanche Ross Auzello qu’elle choisira cette fois de relater.
Jusqu’à présent, on a apprécié tous les livres de la romancière américaine Melanie Benjamin : La femme de l’aviateur, qui se penche sur la vie de l’épouse de Charles Lindbergh, Les Cygnes de la Cinquième Avenue, qui raconte l’amitié très particulière qui a uni l’écrivain Truman Capote à la personnalité mondaine Babe Paley, Hollywood Boulevard, qui lève le voile sur les tout débuts du cinéma hollywoodien, et maintenant, La dame du Ritz.
Cette dame, qui a réellement existé, a un nom : Blanche Ross Auzello. Et tel que le titre nous permet de le deviner, elle a longtemps veillé au confort de tous les richissimes clients du mythique hôtel Ritz de la place Vendôme, son mari Claude étant nul autre que le directeur de l’établissement.
UN PALACE QUI TIENT OCCUPÉ
En juin 1940, lorsque l’armée allemande envahira les rues de Paris, c’est au Ritz que ses hauts dirigeants – dont Hermann Göring en personne – choisiront d’établir leurs nouveaux quartiers. Un vrai cauchemar pour le couple Auzello, qui devra dès lors s’habituer à voir des soldats nazis armés jusqu’aux dents circuler partout dans l’hôtel. Car aussi incroyable que cela puisse paraître, jamais le Ritz ne fermera ses portes pendant l’Occupation. À Blanche de se débrouiller pour accommoder clients à la botte d’Hitler et civils de passage, même si elle est la première à avoir quantité de choses à cacher.
Une lecture passionnante qui nous permet bien plus que de découvrir l’histoire du Ritz : il nous permet de côtoyer une femme dont le parcours a été assez singulier.