Le Journal de Quebec - Weekend

«LAISSER J’AIME ME SURPRENDRE »

- DANIEL DAIGNAULT Agence QMI

Jean-Simon Leduc incarne dans la série Alertes le personnage de Pascal Dubé, un homme troublé par le décès violent de son père. Le comédien, qu’on a vu dans plusieurs production­s au cours des années, se dit privilégié d’avoir obtenu 10 dernières ce rôle en temps de pandémie.

Jean-Simon, tu as commencé à tourner dans Alertes en septembre dernier, n’est-ce pas ?

Oui, et j’avais peur, avec la COVID, de n’avoir aucun tournage. Mais, finalement, c’est une de mes meilleures années avec ce rôle-là. Je travaille là-dessus de façon intensive jusqu’en mai. C’est un beau personnage qui arrive de Vancouver. On imagine que, depuis son adolescenc­e, il est toujours parti en voyage avec son sac à dos, le genre de gars qui fait de l’escalade et qui n’est capable de s’enraciner nulle part.

T’avait-on présenté le personnage comme un gars un peu troublé ?

Oui, un gars qui garde tout à l’intérieur. Il y a eu une réplique de Mylène St-Sauveur dans l’émission qui était : « T’as pas l’air proche de tes émotions… » Et je lui répondais : « J’ai bien de la misère à admettre que j’en ai. » C’est le fun à jouer, parce qu’il faut imploser et jouer ça de l’intérieur tout en donnant de petits indices aux téléspecta­teurs.

On te voit habituelle­ment dans la peau de personnage­s plus extraverti­s…

Oui, mais dans le film Chien de garde, mon personnage était également implosif. Avec le rôle de Pascal, je retrouve quelqu’un qui joue ça de l’intérieur.

Parlant de Mylène St-Sauveur, il y a eu entre vos deux personnage­s une scène où l’on suppose que vous faites l’amour dans une voiture…

Ce n’était pas moi ; c’était son chum qui a été ma doublure à cause de la COVID ! On ne savait pas trop comment on allait faire ça, on allait peut-être suggérer qu’on allait s’embrasser. On pouvait quand même être proches, on pouvait se prendre dans nos bras... Je ne sais pas si c’est Mylène qui a proposé son chum, mais c’est la solution qui a été choisie. Il me ressemble quand même beaucoup. Il est venu pour une scène. Ils lui ont placé la barbe et les cheveux comme les miens, et ont mis les vêtements de mon personnage. C’était drôle de voir mon personnage vivre sans que je sois dedans.

Tu mentionnes que tu tournes Alertes jusqu’en mai. Ton personnage va-t-il prendre plus d’importance ?

Oui, mon personnage prend plus d’importance dans la seconde partie de la série, et l’intrigue devient plus dense. C’est un peu plus compliqué avec les contrainte­s liées à la COVID, mais c’est le fun de retrouver du monde, de sortir et de rencontrer les gens, de faire quelque chose de sa peau. On se trouve très, très chanceux de pouvoir travailler comme ça et de faire ce métier-là.

Tu joues beaucoup de scènes avec Mylène et Sophie Prégent, qui incarne ta mère. Est-ce que tu avais déjà joué avec elles ?

Un tout petit peu pour Mylène, nous nous étions vus pour le tournage d’un « teaser » d’une série web. Je l’avais vue une journée sur un plateau, mais nous ne nous connaissio­ns pas vraiment. C’est la même chose pour Sophie, ce sont deux actrices que j’ai rencontrée­s sur le plateau d’Alertes et ç’a vraiment bien cliqué. Sophie est une personne en or, on s’entend super bien, elle est douce et bienveilla­nte. Même chose pour Mylène. Je n’ai pas l’impression d’arriver dans la suite d’une série où je suis le petit nouveau qui doit faire sa place, au contraire. J’ai tout de suite été intégré à l’équipe, comme si j’étais là depuis 10 ans. Alertes est une télésérie très populaire.

As-tu pu en mesurer l’impact depuis le début de l’année ?

Vraiment pas, à cause de la COVID. Et quand je sors, j’ai un masque et ma casquette. Je ne vois pas beaucoup de monde. Et au moment où l’on se parle, il n’y a pas de bars et de restos qui sont ouverts, où l’on peut passer un moment. Du moins dans la région de Montréal. Sur ma page Facebook, par contre, je n’ai jamais eu autant de demandes d’amis. Ça se passe vraiment sur les réseaux sociaux.

Mis à part ton métier de comédien, as-tu d’autres passions ?

J’ai sorti l’automne dernier mon premier recueil de poésie, qui a pour titre

Dites-leur qu’ils ont un don. C’est une collaborat­ion avec une photograph­e, Geneviève Grenier, et chaque poème est illustré par une photo. Ça s’est bien passé, et la réception est bonne. Je suis en train d’écrire le deuxième.

Était-ce un rêve d’écrire et d’être publié ?

C’est assez nouveau, ça fait environ quatre ans que je m’intéresse plus à la poésie. Je suis allé dans des soirées de lecture de textes dans les bars et je trouvais ça vraiment intéressan­t. Je me suis mis à en écrire et à en lire dans ces soirées.

Comment décrirais-tu ce que tu écris ?

Je te dirais que c’est très accessible. Je veux que ma mère, qui ne consommait pas de poésie, puisse s’y identifier aussi bien qu’une personne qui oeuvre dans le milieu littéraire. Ce sont des poèmes qui parlent du quotidien, de la nostalgie, de la forêt.

 ??  ??
 ??  ?? Dites-leur qu’ils ont un don est publié aux éditions Omri.
Dites-leur qu’ils ont un don est publié aux éditions Omri.

Newspapers in French

Newspapers from Canada