Le Journal de Quebec - Weekend

QUAND LE BOWLING CANDLEPIN EST À L’HONNEUR

- MARIE-FRANCE BORNAIS Le Journal de Québec

Finaliste du National Book Award pour Un amour improbable, l’écrivaine américaine Elizabeth McCracken s’est intéressée à l’histoire du bowling candlepin – une activité plutôt rare qu’on peut encore pratiquer au Canada et en Nouvelle-Angleterre – dans son nouveau roman, Le bowling du Point du Jour. Grand roman américain, il fait honneur à ce sport et montre comment les femmes ont finalement pu y avoir accès, au début du 20e siècle.

L’histoire commence en 1900 au Massachuse­tts. Le gardien du cimetière de la petite ville de Salford découvre une femme inconscien­te près d’une tombe. Étonnammen­t, elle n’a dans son sac qu’une boule de bowling, une quille et sept kilos d’or.

Vite secourue par le gardien et par un médecin de passage, Bertha Truitt, femme mystérieus­e, décide de s’installer à Salford. À la grande surprise des habitants, elle ouvre un club de bowling qui deviendra le point de rencontre de tous, y compris des femmes.

Mais quand Bertha Truitt meurt à la suite d’un accident, son passé fait surface. Un jeune homme qui dit être son fils revendique sa part d’héritage, bowling y compris.

Elizabeth McCracken, grande fan de bowling candlepin, fait remarquer qu’il y avait plusieurs allées de bowling candlepin au début du 20e siècle. « C’est vraiment typique de la Nouvelle-Angleterre », dit-elle en entrevue.

« Je viens de la région de Boston et c’est le type de bowling qu’on faisait quand j’étais jeune. Même aujourd’hui, si vous parlez à des gens des alentours de Boston, du New Hampshire et du Maine, ils vous diront que c’est le “vrai” bowling. J’ai réalisé, beaucoup plus tard, que c’était vraiment une activité extrêmemen­t originale. »

HOMMAGE À LA NOUVELLEAN­GLETERRE

Elizabeth vit maintenant au Texas et souhaitait écrire une histoire qui allait lui rappeler la Nouvelle-Angleterre, qui lui manque énormément. Elle rend hommage à cette région dans ce roman très divertissa­nt.

« Je voulais créer un personnage qui allait créer un nouveau sport, et écrire une suite se déroulant au 20e siècle dans ce roman, et intégrer mes événements historique­s préférés. Salford est une ville imaginaire, mais représente bien une ville typique de la Nouvelle-Angleterre à l’époque.

« À l’origine, j’ai cadré le roman à Somerville, une petite ville ouvrière située juste au nord de Boston, où j’ai travaillé quelques années comme bibliothéc­aire. Puis j’ai découvert, pendant ma recherche, que c’était compliqué. Je risquais de me tromper, alors j’ai décidé de créer ma propre ville. C’était un choix extrêmemen­t libérateur parce que je pouvais intégrer toutes sortes d’éléments, dont le fameux diable de Salford, un animal mythologiq­ue. »

VRAIS NOMS

Elizabeth McCracken explique également que son grand-père était expert en généalogie et a longtemps dirigé un magazine sur le sujet.

« En les feuilletan­t pendant ma recherche, ce sont les noms qui ont retenu mon attention. C’étaient des gens de ma famille ou des connaissan­ces, ou des gens que mon grand-père avait interviewé­s. Leurs noms étaient tellement étranges et évocateurs ! Presque tous les noms qui se trouvent dans le roman sont d’ailleurs dans les archives généalogiq­ues de mon grand-père. »

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Elizabeth McCracken Éditions Nil 460 pages LE BOWLING DU POINT DU JOUR

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