Le Journal de Quebec - Weekend
HISTOIRE D’AMOUR AU MASCULIN
Maxime Landry portait depuis longtemps en lui l’histoire de Moi aussi, je t’aime, son nouveau roman. Il a mis du temps avant d’être prêt à partager une histoire d’amour entre deux hommes. Mais son récent coming out, accueilli avec beaucoup d’amour et de bienveillance, lui a indiqué la voie à suivre. Il a écrit le roman avec beaucoup d’amour et souhaite que cette histoire invite les gens à faire les choix qui s’imposent pour être heureux dans la vie.
Landry a donc imaginé le destin de David Lemieux, un jeune homme qui souhaite devenir l’homme dont son défunt père aurait été fier. Il quitte sa mère et s’inscrit à l’Institut de protection contre les incendies du Québec, bien décidé à faire carrière comme pompier.
Un événement inattendu vient bouleverser ses projets : il y fera la rencontre de Nicolas Beaulieu, jeune homme séduisant et décomplexé. À la fin de ses études, il le perdra de vue et se résignera à vivre de souvenirs.
Il devient lieutenant dans une caserne de Montréal et tentera pendant des années d’oublier cette relation. Jusqu’à ce qu’il croise à nouveau Nicolas, complètement par hasard, lors d’un week-end de pêche en Mauricie. La vie, semble-t-il, n’était pas prête à éteindre le feu qui couvait depuis des années.
LE BON MOMENT
Maxime Landry explique qu’il y a longtemps qu’il voulait écrire une histoire d’amour entre deux hommes. « C’était prévu. Je voulais le faire.
J’attendais juste le bon moment et j’attendais de pouvoir pleinement expliquer pourquoi j’avais envie de le faire. Là, je pense que la raison est évidente. J’ai parlé de mon homosexualité, il n’y a pas si longtemps. »
Il a reçu par la suite de nombreux messages d’amour. « Je me dis : je sais qu’il y a encore aujourd’hui des hommes et des femmes qui n’osent pas en parler ouvertement et qui s’empêchent d’être heureux et qui s’empêchent d’aimer. C’était le temps pour moi de le faire et d’en parler, au même titre que j’ai parlé de suicide dans mon premier livre. Ce sont des sujets qu’on se doit d’aborder pour élargir nos horizons et notre ouverture sur le monde. »
UN MILIEU DE TOFFES
Il ne veut pas se faire le porte-parole de quoi que ce soit et dit qu’il a fait ce projet avec amour. « S’il y a une seule personne qui se reconnaît à travers mon écriture, et que ça aide à cheminer, tant mieux. La job est faite. Pour moi, ça a été aussi thérapeutique de l’écrire. Si les gens le reçoivent comme quelque chose qui leur fait du bien, tant mieux. »
Maxime voulait aussi camper son histoire dans un milieu « qu’on pense hétéro », ajoute-t-il. « Mon histoire d’amour se passe dans une caserne de pompiers. On a tous cette espèce de préjugé, disant que c’est une job d’hommes, de toffes et de vrais mâles, alors qu’on s’entend que c’est pas différent de tous les autres domaines. Il y a de l’amour partout, dans la vie. On espère, en tout cas. »
Le personnage principal, David Lemieux, est au début de la quarantaine, tanné de sa job, désillusionné. « Il ne se rappelle pas quand sa passion s’est éteinte, mais il a décidé de faire ce métier pour prouver à son défunt père qu’il était un homme, qu’il allait pouvoir être fier de lui. »
Maxime Landry raconte par ailleurs qu’il a eu un retour de téléréalité assez chargé. « J’ai eu deux mois avec Big Brother où je ne pouvais rien faire. Mais c’est que positif : les messages que je reçois, les retombées. Je continue mes projets : le livre était déjà écrit, je serai en studio en mai pour le prochain album. »