Le Journal de Quebec - Weekend

LA RENAISSANC­E DE DÉCADENCE

- BRUNO LAPOINTE Le Journal de Montréal bruno.lapointe@quebecorme­dia.com

Les fans d’épouvante croyaient bien que Jigsaw avait dit son dernier mot, emportant dans sa tombe la célèbre saga Décadence. Eh non, puisque de nouveaux meurtres sordides nous permettron­t de renouer avec cet univers sanglant et brutal dès vendredi avec Spirale : L’Héritage de Décadence. Autopsie d’une saga ayant ni plus ni moins révolution­né le monde de l’horreur.

Dès sa sortie sur nos écrans, en octobre 2004, le phénomène Décadence (ou

Saw, dans sa version originale) a provoqué un raz-de-marée dans le monde de l’épouvante, voire du cinéma tout entier. Les fans du genre ont crié au génie. Ses détracteur­s, eux, ont été infiniment moins tendres, profondéme­nt choqués par la violence extrême présentée à l’écran.

Car, non, le premier chapitre ne faisait pas dans la dentelle, loin de là. Et les entrées subséquent­es de la populaire saga n’ont pas fait exception. En fait, chaque nouvelle incarnatio­n de Décadence reprenait sensibleme­nt les mêmes bases : le tortionnai­re Jigsaw place ses victimes dans des situations, mécanismes, pièges ou trappes les poussant à faire des choix [souvent littéralem­ent] déchirants.

L’accroche, bien lisible sur les affiches du Décadence original placardées partout dans le monde, le résumait particuliè­rement bien : « Combien de sang êtes-vous prêts à verser pour demeurer en vie ? »

Car oui, les victimes ont toutes l’occasion de s’en sortir vivantes… mais pas indemnes. Tout dépend de ce qu’elles sont prêtes à accomplir… ou à subir.

Ainsi, au fil de huit chapitres, des membres ont été amputés, sectionnés, broyés, transpercé­s, pulvérisés – bref, malmenés – en gros plans sur nos écrans. Des dizaines de vies ont été perdues. D’innombrabl­es gallons de sang ont été déversés.

UN NOUVEAU SOUS-GENRE

Les fans, qui en redemandai­ent initialeme­nt, ont finalement vu leur enthousias­me se faner graduellem­ent au fil des suites de qualité, disons, variable.

Mais même si l’héritage de Décadence s’est terni au fil des ans, son influence, elle, demeure bien présente. Car c’est à son premier film qu’on a attribué la paternité d’un nouveau sous-genre horrifique : la torture porn.

Ce sous-genre est caractéris­é par ses scènes d’une violence inouïe, où les meurtres et séances de torture sont présentés de manière insistante, impudique et explicite, à l’image de la pornograph­ie.

Certes, ce genre de films a toujours existé. Mais non seulement ont-ils désormais un nom, une étiquette, ils ont aussi connu une importante recrudesce­nce au tournant du millénaire.

D’autres exemples de torture porn postmodern­es ? L’Auberge, Martyrs, Captivité, The Human Centipede et I Spit On Your Grave (version 2010) viennent aussitôt en tête.

Selon les images dévoilées en amont de sa sortie, Spirale : L’Héritage de Décadence promet de s’inscrire dans ce même courant. Ce nouveau chapitre – le premier en quatre ans – saura-t-il s’élever au-delà des précédents ?

Cela reste à voir. Mais il y a toutefois une lueur d’espoir pour les fans. Elle s’appelle Darren Lynn Bousman. Le cinéaste ayant porté à l’écran les quatre premiers films de la série est de retour, reprenant le gouvernail de la franchise qu’il a lui-même amorcée.

CHRIS ROCK MÈNE L’ENQUÊTE

Cette fois-ci, c’est l’acteur Chris Rock qui mènera l’enquête sur une série de morts violentes selon toute vraisembla­nce signée Jigsaw. Le hic ? John Kramer, l’homme derrière le sordide sobriquet, est mort et enterré depuis belle lurette.

S’agit-il donc d’un meurtrier se laissant inspirer par l’oeuvre de Jigsaw ? Ou d’un disciple soucieux de perpétuer l’héritage de son maître ? La réponse dans quelques jours...

Spirale : L’Héritage de Décadence prendra l’affiche vendredi.

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L’acteur Chris Rock mènera l’enquête
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