Le Journal de Quebec - Weekend
LA RENAISSANCE DE DÉCADENCE
Les fans d’épouvante croyaient bien que Jigsaw avait dit son dernier mot, emportant dans sa tombe la célèbre saga Décadence. Eh non, puisque de nouveaux meurtres sordides nous permettront de renouer avec cet univers sanglant et brutal dès vendredi avec Spirale : L’Héritage de Décadence. Autopsie d’une saga ayant ni plus ni moins révolutionné le monde de l’horreur.
Dès sa sortie sur nos écrans, en octobre 2004, le phénomène Décadence (ou
Saw, dans sa version originale) a provoqué un raz-de-marée dans le monde de l’épouvante, voire du cinéma tout entier. Les fans du genre ont crié au génie. Ses détracteurs, eux, ont été infiniment moins tendres, profondément choqués par la violence extrême présentée à l’écran.
Car, non, le premier chapitre ne faisait pas dans la dentelle, loin de là. Et les entrées subséquentes de la populaire saga n’ont pas fait exception. En fait, chaque nouvelle incarnation de Décadence reprenait sensiblement les mêmes bases : le tortionnaire Jigsaw place ses victimes dans des situations, mécanismes, pièges ou trappes les poussant à faire des choix [souvent littéralement] déchirants.
L’accroche, bien lisible sur les affiches du Décadence original placardées partout dans le monde, le résumait particulièrement bien : « Combien de sang êtes-vous prêts à verser pour demeurer en vie ? »
Car oui, les victimes ont toutes l’occasion de s’en sortir vivantes… mais pas indemnes. Tout dépend de ce qu’elles sont prêtes à accomplir… ou à subir.
Ainsi, au fil de huit chapitres, des membres ont été amputés, sectionnés, broyés, transpercés, pulvérisés – bref, malmenés – en gros plans sur nos écrans. Des dizaines de vies ont été perdues. D’innombrables gallons de sang ont été déversés.
UN NOUVEAU SOUS-GENRE
Les fans, qui en redemandaient initialement, ont finalement vu leur enthousiasme se faner graduellement au fil des suites de qualité, disons, variable.
Mais même si l’héritage de Décadence s’est terni au fil des ans, son influence, elle, demeure bien présente. Car c’est à son premier film qu’on a attribué la paternité d’un nouveau sous-genre horrifique : la torture porn.
Ce sous-genre est caractérisé par ses scènes d’une violence inouïe, où les meurtres et séances de torture sont présentés de manière insistante, impudique et explicite, à l’image de la pornographie.
Certes, ce genre de films a toujours existé. Mais non seulement ont-ils désormais un nom, une étiquette, ils ont aussi connu une importante recrudescence au tournant du millénaire.
D’autres exemples de torture porn postmodernes ? L’Auberge, Martyrs, Captivité, The Human Centipede et I Spit On Your Grave (version 2010) viennent aussitôt en tête.
Selon les images dévoilées en amont de sa sortie, Spirale : L’Héritage de Décadence promet de s’inscrire dans ce même courant. Ce nouveau chapitre – le premier en quatre ans – saura-t-il s’élever au-delà des précédents ?
Cela reste à voir. Mais il y a toutefois une lueur d’espoir pour les fans. Elle s’appelle Darren Lynn Bousman. Le cinéaste ayant porté à l’écran les quatre premiers films de la série est de retour, reprenant le gouvernail de la franchise qu’il a lui-même amorcée.
CHRIS ROCK MÈNE L’ENQUÊTE
Cette fois-ci, c’est l’acteur Chris Rock qui mènera l’enquête sur une série de morts violentes selon toute vraisemblance signée Jigsaw. Le hic ? John Kramer, l’homme derrière le sordide sobriquet, est mort et enterré depuis belle lurette.
S’agit-il donc d’un meurtrier se laissant inspirer par l’oeuvre de Jigsaw ? Ou d’un disciple soucieux de perpétuer l’héritage de son maître ? La réponse dans quelques jours...
Spirale : L’Héritage de Décadence prendra l’affiche vendredi.